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Docteur en Sciences de gestion Mention ... - Tour du Valat

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Partie 3 – Réflexion stratégique et évaluation <strong>de</strong> l’impact <strong>de</strong> l’action <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale« posant explicitem<strong>en</strong>t les questions <strong>de</strong> conservation dans leur contexte socio-économique et parrapport à la <strong>gestion</strong> effective (id<strong>en</strong>tifier les problèmes <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux, les pratiquesimpactantes, les acteurs responsables) » (Encadré 6.12).Parallèlem<strong>en</strong>t, elle cherche à développer une stratégie d’action <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale coopérativepour interv<strong>en</strong>ir dans les systèmes <strong>de</strong> <strong>gestion</strong> <strong>de</strong>s zones humi<strong>de</strong>s, ce qui la pousse à adopter <strong>de</strong>sdiscours allant dans ce s<strong>en</strong>s et dont la mobilisation <strong>de</strong> la Gestion Intégrée est le meilleur exemple.Seulem<strong>en</strong>t la confusion s’installe lorsque la GI est formulée comme la logique unique selonlaquelle doit être déployée la stratégie coopérative, partant <strong>de</strong> l’idée selon laquelle l’action <strong>de</strong>l’acteur d’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t n’était possible que si tous les autres acteurs <strong>du</strong> système étai<strong>en</strong>t d’accordpour participer à un processus d’intégration. Or « d’une part, placer un problème dans un cadrecollectif ne suffit pas à <strong>en</strong> faire une préoccupation <strong>de</strong> tous (Mermet, 1992) ; d’autre part, lesmo<strong>de</strong>s cons<strong>en</strong>suels (i.e. faire d’un problème une préoccupation <strong>de</strong> tous) ne sont pas les seulsdisponibles pour placer un problème dans un cadre collectif » (Billé, 2006).Repr<strong>en</strong>ons ces <strong>de</strong>ux remarques à notre compte. D’un côté, il y aurait une t<strong>en</strong>dance à seconvaincre que la GI, avec « la participation » qu’elle susciterait et « la coordination <strong>en</strong>tre lesacteurs » qu’elle améliorerait, va permettre <strong>de</strong> conserver les ZHM. Cela revi<strong>en</strong>drait alors à ré<strong>du</strong>irela force et la subtilité <strong>de</strong> la stratégie d’action collaborative, qui certes peut justifier la mobilisationd’une rhétorique cons<strong>en</strong>suelle, mais qui n’<strong>en</strong> implique pas moins le développem<strong>en</strong>t d’une actionqui cible stratégiquem<strong>en</strong>t les acteurs avec lesquels établir les coopérations et la construction <strong>de</strong>mo<strong>de</strong>s d’action pertin<strong>en</strong>ts. Ainsi, le mo<strong>de</strong> cons<strong>en</strong>suel n’est pas indisp<strong>en</strong>sable pour déployer unestratégie d’action coopérative.D’un autre côté, une stratégie d’action coopérative peut être une stratégie au s<strong>en</strong>s fort dès lorsqu’elle ti<strong>en</strong>t compte <strong>du</strong> fait que les problèmes écologiques visés ne sont pas la préoccupation <strong>de</strong>tous. En effet, l’assomption <strong>du</strong> caractère conflictuel <strong>de</strong> la <strong>gestion</strong> <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t ne mènepas systématiquem<strong>en</strong>t à l’action dans le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’affrontem<strong>en</strong>t que la TdV a sans doute raison<strong>de</strong> refuser étant donné les rôles sci<strong>en</strong>tifiques et techniques qu’elle cherche à jouer. Au contraire,dans leur essai philosophique sur le conflit, M. B<strong>en</strong>asayag et A. Del Rey (ibid. : 211) 193 expliqu<strong>en</strong>tque la résistance/affrontem<strong>en</strong>t peut faire perdre <strong>de</strong> vue les changem<strong>en</strong>ts auxquels on aspire.L’assomption <strong>du</strong> conflit n’est pas l’id<strong>en</strong>tification et la focalisation sur un <strong>en</strong>nemi, mais l’exig<strong>en</strong>ce193 « L'avantage <strong>de</strong> l'affrontem<strong>en</strong>t, c'est qu'il donne le s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t <strong>de</strong> clarifier le conflit. Mais on l’a vu, ce faux savoirocculte le fait que le conflit est une situation complexe dans laquelle aucune <strong>de</strong>s « parties » <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce ne possè<strong>de</strong> àelle seule la « bonne solution ». Et c'est pour cette raison même qu'il y a à créer, à <strong>de</strong>v<strong>en</strong>ir. Un conflit est faitd'asymétries ? Ce sont les asymétries qui permett<strong>en</strong>t <strong>de</strong> créer ! Un conflit signifie qu'il n'y a pas <strong>de</strong> solutionsdéfinitives ? C'est cette abs<strong>en</strong>ce qui nous pousse à inv<strong>en</strong>ter <strong>de</strong>s solutions locales. Croire que le conflit rési<strong>de</strong> dansl'affrontem<strong>en</strong>t, c'est croire qu'<strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant le pouvoir et <strong>en</strong> éliminant l'<strong>en</strong>nemi, on va changer les choses, sanscompr<strong>en</strong>dre que le problème que l'on cherche ainsi à résoudre <strong>en</strong>globe la situation dans laquelle nous combattons ».356

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