Docteur en Sciences de gestion Mention ... - Tour du Valat

Chapitre 4 – Le projet de conservation d’une zone humide dans un programme international• Changer la relation entre les communautés locales et les structures de l’Etat descendantes,résistantes à la décentralisation (plus particulièrement en rive sud).• Créer des capacités au niveau des Etats à faire de l’intersectoriel et à reconnaître les zoneshumides comme objet de conservation.• Créer les conditions d’un nouveau mode de partage de la connaissance, devantl’incertitude actuelle des connaissances du fonctionnement des écosystèmes des zoneshumides. Dans ce cadre, il s’agit en particulier de mettre en place un système de suivi etd’évaluation reconnu et utile aux usagers et aux décideurs de la gestion des zoneshumides.Il est communément admis que la mise en place de la GIZC passe par une meilleurecommunication entre les secteurs et par la participation des usagers (ou populations ou acteurslocaux). Notons sur ce point que malgré la propension des approches participatives – les « projetsparticipatifs », la « gestion participative », le « capacity building », etc. – à se présenter commenovatrices, elles sont en réalité bien moins récentes qu’elles ne le proclament, comme le montreM. Leroy à propos des premières doctrines d’interventions à l’ère coloniale (Leroy, 2006a ; 2008 :45). L’auteur montre en outre que plutôt que de la voir comme une solution nouvelle pour desproblèmes que l’on n’avait jamais su résoudre, il faut, pour la comprendre, considérer cetteparticipation au regard de ses objectifs et ses contextes d’application. Depuis quelques décennies,la participation est liée aux conditions de distribution de l’aide publique au développement dansun contexte d’ajustement structurel et de processus de décentralisation dans les pays en voie dedéveloppement (Leroy, 2008 : 70).4.2.3 Présentation du site, des enjeux écologiques et de la structureorganisationnelle du projet SMAPa) Les enjeux de conservation de l’estuaire de la MoulouyaLa zone humide dont il est question dans ce cas d’étude est l’estuaire de la Moulouya, le plus longfleuve du Maroc qui prend sa source 550 km en amont dans le Haut Atlas et se jette dans la merMéditerranée. La Moulouya traverse la région de l’Oriental, au nord-est du Maroc. L’embouchurede la Moulouya (3000 ha) a fait l’objet d’un classement sur la Liste des zones humidesd’importance internationale de la Convention Ramsar en 2005 pour ses habitats (systèmeestuarien, sansouires, etc.) ; sa faune et sa flore – notamment les Rougequeues de Moussier(Phoenicurus moussieri), la Sarcelle Marbrée (Marmaronetta angustirostris) et la Mouette d'Audouin(Larus audouinii), qui comme d’autres espèces migratrices trouvent refuge dans le système devégétation dominé par le tamaris ; sa fonctionnalité (régulation des crues, régulation de la salinité)191