Docteur en Sciences de gestion Mention ... - Tour du Valat

Chapitre 2 – Une approche inductive et réflexiveont été regroupées sur le nom de « conservation ». Le terme est d’abord utilisé dans son sensanglo-saxon dans lequel l’idée défendue est que l’usage de la terre et des ressources naturelles doitêtre compatible avec le maintien de ces ressources et de la qualité de la nature et sa biodiversité 38 .Le terme de conservation comporte également un sens propre et à usage interne à la Tour duValat. Il a en effet été choisi pour distinguer les nouvelles activités plus techniques de l’activitétraditionnelle de recherche scientifique. Deux équipes ont alors été formées : « l’équiperecherche » et « l’équipe conservation ». Cette deuxième équipe « conservation » étaitprincipalement chargée de développer un travail de transfert – par des échanges directs ou àtravers différents moyens de communication – des connaissances et des outils de gestion des ZHacquis ou développés par la TdV auprès des acteurs locaux (en Camargue ou sur différents sitesen méditerranée) ayant un impact direct ou indirect sur les ZHM, ainsi que le portage de la causedes ZHM auprès des instances de gouvernance internationale de l’environnement. Nous verronsplus loin qu’au bout de 15 années pendant lesquelles un des enjeux interne a été de renforcer lesliens entre la production scientifique et les actions plus techniques pour améliorer la gestion deszones humides, les deux équipes ont été décloisonnées en 2006 et réorganisées autour dedifférentes problématiques écologiques. Nous prendrons le temps d’expliquer les implications deces changements internes. Pour l’instant, retenons que si la répartition des rôles a évolué, lesactivités de « conservation » sont toujours celles que nous décrivons ici.L’action de conservation de la TdV consiste également à élaborer des plans de gestion des zoneshumides pour lesquels l’expertise scientifique de la TdV est mise à contribution. Etablir le plan degestion a pour but de planifier les interventions et non-interventions nécessaires à la conservationd’un espace. Cette conservation implique la prise en compte des fonctions de l’écosystème quel’on cherche à conserver 39 . Ainsi les zones de conservation peuvent être des zones où la présencehumaine et les activités humaines existent, mais où l’enjeu est d’intervenir pour que la qualitéécologique de ces zones soit préservée ou restaurée. La TdV a acquis un savoir-faire particulierdans cet exercice en élaborant le premier plan de gestion de zone humide sur son propredomaine qui s’étend sur plus de 2 600 hectares et dont 1 844 sont classés sous le statut deRéserve Naturelle Régionale depuis juillet 2008. Notons qu’au total, elle agit de l’échelle la pluslocale à l’échelle de la région méditerranéenne : elle gère son propre domaine, elle élabore desprojets de recherche et de conservation en Camargue ou en région méditerranéenne française,38 Par opposition aux mouvements préservationnistes qui défendaient un idéal de nature sauvage avec une présenceminimale de l’homme (Larrère, Les Philosophes de l'environnement, Puf, 1997).39 Il ne s’agit donc pas d’une conservation « muséographique », qui relèverait d’une « mise sous cloche », mais d’unesauvegarde des fonctions et enjeux écologiques de l’espace considéré.69