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Docteur en Sciences de gestion Mention ... - Tour du Valat

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Chapitre 3 – La recherche sci<strong>en</strong>tifique comme action <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>talesci<strong>en</strong>tifiques <strong>de</strong>s laboratoires publics qui sont souv<strong>en</strong>t à la recherche <strong>de</strong> données <strong>de</strong> terrain. Cetexemple a égalem<strong>en</strong>t révélé les relations <strong>de</strong> concurr<strong>en</strong>ce qui pouvai<strong>en</strong>t être fortes <strong>en</strong>tre lesorganismes à finalité <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale qui veul<strong>en</strong>t parfois agir sur les mêmes objets. Enfin, nousavons vu que ces suivis sont coûteux <strong>en</strong> terme <strong>de</strong> ressource humaines et financières, mais la TdVprivilégie néanmoins la poursuite <strong>de</strong> ces investissem<strong>en</strong>ts qui sont comp<strong>en</strong>sés par le r<strong>en</strong>forcem<strong>en</strong>t<strong>de</strong> ses capacités d’action (connaissance fine <strong>de</strong> ce qui se passe sur le terrain) et par le caractèreincontournable <strong>de</strong> sa place sur le territoire et dans le secteur <strong>de</strong> la conservation <strong>de</strong>s oiseaux d’eau.3) Alim<strong>en</strong>ter les débats publics : le cas <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’impact <strong>du</strong> Bti sur l’avifaunecamarguaiseLe <strong>de</strong>lta <strong>du</strong> Rhône est resté longtemps <strong>en</strong> <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s zones d’interv<strong>en</strong>tion <strong>de</strong> l’Ent<strong>en</strong>teInterdépartem<strong>en</strong>tale <strong>de</strong> Démoustication (EID) créée <strong>en</strong> 1956 pour démoustiquer les zonesdévolues au développem<strong>en</strong>t économique 92 . Les sociologues l’expliqu<strong>en</strong>t par la spécialisation <strong>de</strong>l’espace comm<strong>en</strong>cée il y a un <strong>de</strong>mi-siècle sans avoir changé <strong>de</strong> trajectoire jusqu’à aujourd’hui :« L'île <strong>de</strong> Camargue, issue <strong>de</strong> plusieurs siècles d'anthropisation, est néanmoins considéréecomme l'écrin d'une « nature sauvage », à ce titre internationalem<strong>en</strong>t reconnue (Picon,1978). Elle échappa d'abord aux politiques <strong>de</strong> drainage à visée agricole et sanitaire <strong>du</strong>XIXe siècle, puis à l'emballem<strong>en</strong>t économique et aux aménagem<strong>en</strong>ts territoriaux <strong>de</strong>sTr<strong>en</strong>tes Glorieuses. Ses étangs c<strong>en</strong>traux acquir<strong>en</strong>t le statut <strong>de</strong> réserve naturelle nationaledès 1927. L'<strong>en</strong>semble <strong>de</strong> l'île fut constitué <strong>en</strong> parc naturel régional <strong>en</strong> 1972 [PNRC],p<strong>en</strong>sé par Malraux, alors ministre d'État chargé <strong>de</strong>s Affaires culturelles, comme unecoupure verte <strong>en</strong>tre la zone pétrochimique <strong>de</strong> l'étang <strong>de</strong> Berre à l'est et le tourisme <strong>de</strong>masse <strong>du</strong> Languedoc-Roussillon (Picon, 1988). Cette spécialisation territoriale fut àl'origine <strong>de</strong> la mise <strong>en</strong> application différ<strong>en</strong>ciée <strong>de</strong>s politiques <strong>de</strong> démousticationnaissantes » (Claeys-Mekda<strong>de</strong> & Nicolas, 2009).Etre <strong>en</strong> <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> la zone démoustiquée, c’est être dans une zone qui pourrait pot<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t le<strong>de</strong>v<strong>en</strong>ir, c’est être dans une zone <strong>de</strong> controverse 93 . Le débat a été assez calme pour maint<strong>en</strong>ir unstatu quo jusqu’à la fin <strong>de</strong>s années 1990. Jusqu’à cette date, le PNRC, sout<strong>en</strong>u par les organismes<strong>de</strong> protection <strong>de</strong> la nature, s’était prononcé contre l’usage <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>its organochloré et organophosporéutilisés par l’EID dans un espace au statut <strong>de</strong> parc naturel régional. Les élus locaux ontprofité <strong>de</strong> cette opposition <strong>de</strong>s protecteurs <strong>de</strong> la nature pour justifier leur non décision, jusqu’à la92 La « Mission Racine » visait à organiser le développem<strong>en</strong>t touristique <strong>du</strong> côté <strong>de</strong> l’Hérault et le développem<strong>en</strong>tin<strong>du</strong>striel <strong>du</strong> côté <strong>de</strong> la zone <strong>de</strong> Fos-sur-Mer – Etang <strong>de</strong> Berre.93 Par opposition aux zones démoustiquées <strong>de</strong>puis longtemps où la question n’est plus prés<strong>en</strong>te au sein <strong>du</strong> débatpublic. D’après l’<strong>en</strong>quête m<strong>en</strong>ée par C. Claeys-Mekda<strong>de</strong>, la population vivant <strong>en</strong> zone démoustiquée, l’acte <strong>de</strong>démoustication ne lui pose plus question et elle n’est pas favorable à un arrêt <strong>de</strong>s interv<strong>en</strong>tions (Claeys-Mekda<strong>de</strong> &Sérandour, 2009).139

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