Docteur en Sciences de gestion Mention ... - Tour du Valat

Conclusion généralestratégie ? Ce type d’analyses peut-il nuire aux ONGE en donnant à voir les rouages discrets deleurs actions, dès lors que cela pourrait profiter aux forces actives, locales ou plus globales, quis’exercent à les déjouer ? Dans un contexte où les ONGE doivent rendre des comptes sur leuraction, P. Jepson (2005) interroge de même les risques pour les ONGE de la mise en visibilité deleurs actions et leur gestion interne. Comme il l’indique, les potentielles faiblesses (même silégitimes) mises à jour peuvent être utilisées négativement par les médias ou les acteurss’opposant aux rôles joués par les ONGE.Nous avons vu que ce point était sensible dans le cas de la TdV : cette ONGE s’affiche être dansl’ « accompagnement » et dans l’apport d’une expertise pour co-construire, avec les acteurslocaux, des solutions de gestion favorables à la conservation des ZHM. Dans cette logique, elle atendance à porter plus haut les écosystèmes et leur biodiversité pour les mettre sur la scènepublique, mais à ne pas désigner les responsables des mécanismes de dégradation des ZHMqu’elle cherche à infléchir. Nous avons pu voir que le cadre de construction des projets incitant àl’explicitation des stratégies d’action avait été bien accueilli. Il apporte à la réflexion stratégique enguidant le diagnostic du système de gestion visé et l’auto-analyse de sa place et de son rôle.Cependant, la clarification des stratégies qu’il permet implique simultanément une plus grandeattention et réflexion portées à l’accès de ces documents stratégiques en dehors de l’organisation.Là non plus il n’y a sans doute pas de réponse généralisable, sauf le rappel des implications de laconnaissance produite dont l’analyste est responsable et de la nécessité pour lui de clarifier saposture de recherche. Une fois ces précautions émises, nous pouvons envisager la reproductionde la démarche sur d’autres ONGE comme une perspective ouverte pour de nouvellesrecherches, la comparaison étant en outre un moyen recommandé par E. Friedberg, citant Glaseret Strauss, pour asseoir son modèle interprétatif et ses catégories conceptuelles (Friedberg,1997[1993] : 31).2.3 L’évaluation en soutien de l’action environnementale : suivre la stratégie ettenir le cap des impacts écologiquesLes membres des ONGE expriment la préoccupation d’atteindre leur mission et d’augmenterl’impact de leurs actions sur les écosystèmes et la biodiversité. Le cadre d’évaluation construit avocation à être un savoir actionnable pour la Tour du Valat, mais aussi pour toute autreorganisation environnementale qui se saisirait de la question du renforcement de son actionenvironnementale et de l’évaluation de ses impacts. La logique d’évaluation proposée comprenddeux principes fondamentaux : l’évaluation doit être centrée sur des objectifs écologiques442