Docteur en Sciences de gestion Mention ... - Tour du Valat

Partie 3 – Réflexion stratégique et évaluation de l’impact de l’action environnementaleprenantes, au regard de l’enjeu de progression qui est le leur, qui est dans notre cas lerenforcement des actions en vue d’augmenter leur impact écologique.Progresser sur l’évaluation des impacts en termes de conservation comporte, comme expliquéplus haut, des difficultés liées à des problèmes de méthodologie et d’attribution des résultatsobservés.b) Outiller le cadre d’évaluation des impacts écologiques avec des indicateursLa voie envisagée par les membres de la TdV pour opérationnaliser le cadre des 5 niveauxd’impacts est la mise en place d’indicateurs qui devraient permettre l’évaluation des différentesdimensions de l’action environnementale menée au cours du programme.L’OCDE définit l’indicateur comme « un paramètre ou une valeur dérivée de paramètres donnantdes informations sur un phénomène » (ocde.org). Le Plan Bleu, autre centre techniqueintergouvernemental (PNUE/PAM 212 ), précise que l’indicateur « est une donnée quantitative quipermet de caractériser une situation évolutive (par exemple, l'état des milieux), une action ou lesconséquences d'une action, de façon à les évaluer et à comparer leur état à différentes dates ».Appréhender la mise en place d’indicateurs pour évaluer le programme de la TdV nous placedans une interface originale entre deux grands champs où ils sont massivement utilisés. D’uncôté, on se trouve dans le domaine du management, du contrôle et de l’évaluation des activités del’organisation, à l’instar des entreprises commerciales dans lesquelles l’usage des indicateurs – leplus souvent quantitatifs, voire économiques – est très répandu. Pour certains, leur utilisationapparaît comme une évidence pour suivre la performance de l’organisation, et c’est l’améliorationdes méthodes de mesure qui est questionnée (Gauzente, 2000 ; Atamer & Calori, 2003 : 167 ;Lusthaus et al., 2003 : 99). Pour d’autres, c’est l’effet potentiellement négatif (Bourguignon &Jenkins, 2004) et contre-productif (Riveline, 1991) sur le travail et les employés soumis à cesindicateurs qui est à interroger, dans la mesure où ils endossent des règles et un certain ordresocial (Boussard, 2001). Un champ de littérature se développe donc autour de la responsabilitésociale et environnementale (social and environmental accountability) de tous les types d’organisation(gouvernementales, commerciales, ONG), plaidant pour de nouveaux régimes de gouvernanceintégrant mieux les aspects sociaux et environnementaux et en interrogant la compatibilité ounon avec la performance économique et financière (Patten, 2002 ; Gray, 2005). Ces indicateurs sepropagent aux secteurs publics (Guillaume, 2009) avec « le New Public Management [nouveaumanagement public], [qui] tend à institutionnaliser une nouvelle doxa managériale dans la gestion212 Plan d’Action pour la Méditerranée du Programme des Nations Unies pour l’Environnement.398