Docteur en Sciences de gestion Mention ... - Tour du Valat

Partie 1 – Cadre théorique et méthode pour l’analyse stratégique de l’ONGEmise en tension des échelles micro et macro. Il s’agit en effet de tenir compte du fait que lesacteurs, dans leurs microsituations, n’agissent pas de manière isolée mais utilisent les modesd’action ordinaires, définis au niveau social, qui se dégagent des multiples institutions socialesauxquelles ils appartiennent (Whittington, 2006). Il s’agit ainsi de procéder à la contextualisationdes microactions (ibid.). Pour cela, il convient d’étudier les articulations entre les trois dimensionsde la stratégie telle qu’elle est définie dans la perspective pratique (Figure 1.6) :1) les pratiques : la pratique stratégique comme activité sociale. « Tout comme la science peutêtre définie par les activités qui font appel à des pratiques scientifiques (par exemple desméthodes, des outils, un jargon scientifique) (voir Latour, 1987), la stratégie peut l’être par lesactivités qui font appel à des pratiques stratégiques spécifiques (la planification stratégique, lesévaluations annuelles, les ateliers stratégiques et les discours associés) » (Seidl et al., 2006 : 2).2) la pratique : une activité est considérée comme stratégique « si elle a un effet sur les résultatsstratégiques, les orientations, la survie et les avantages concurrentiels de l’entreprise » (ibid. : 3). Lastratégie est un « flux d’activités en situation et accomplies socialement ayant des résultatsinfluents sur l’orientation et/ou la survie de l’entreprise » ;3) Les praticiens : « ce sont les acteurs, c’est-à-dire ces personnes qui utilisent les pratiques eteffectuent les actions ». Ils combinent les pratiques, les coordonnent pour agir. « Les praticiensinfluencent l’activité stratégique en fonction de qui ils sont [dans l’organisation et vis-à-vis del’externe], comment ils agissent et des ressources qu’ils utilisent pour cela » (ibid. : 4)« Le faire stratégique est [alors] la construction de ce flux d’activités de manière à ce qu’il produisedes résultats pour l’entreprise à travers les actions, les interactions et les pratiques qu’ils utilisent »(ibid. : 4).Il en découle quelques principes relativement stabilisés qui rassemblent les auteurs serevendiquant de ce courant pratique : la stratégie est dynamique et est fabriquée par ceux qui lapratiquent. C’est la raison pour laquelle, selon D. Golsorkhi (2006 : 12), « les recherchespermettant d’appréhender le management stratégique en tant qu’activité sociale sontincontournables si l’on veut comprendre comment les organisations fabriquent de la stratégie,agissent « dans » et réagissent « à » leur environnement ». Ensuite, si la stratégie est fabriquée parles praticiens, elle n’est « plus uniquement l’affaire du top management, de la direction ou del’organisation comme entité distincte des hommes » (ibid. : 13), mais évolue également avec lesvisions et les pratiques des managés.50