Docteur en Sciences de gestion Mention ... - Tour du Valat

Partie 3 – Réflexion stratégique et évaluation de l’impact de l’action environnementaleexpertises et actions que la TdV est capable de mettre en œuvre. Le site atelier est donctransversal aux projets qui sont centrés non sur un site mais sur un enjeu de conservation. L’idéeest alors que chacun des projets (selon la pertinence de leur apport vis-à-vis de la problématiquedu site atelier) contribue au développement de l’action sur le site visé. La logique théorique duconcept est très intéressante : le travail réalisé au sein des projets centrés sur des enjeux deconservation (la plupart en Camargue) peut être valorisé en mobilisant les expertises dans uneaction Camargue mieux coordonnée (site atelier Camargue) et sur d’autres sites (les deux sitesateliers Méditerranée). Seulement, la réelle mise en pratique du concept dépend de la capacité quel’équipe a, d’une part, à développer des actions sur ces sites et, d’autre part, à animer etcoordonner les actions. Ce point illustre la tension forte qui existe entre le registre stratégique dumode d’action environnementale (approche site atelier) et celui du développement interne(structuration des équipes autour d’enjeux de conservation / autour de sites). Si la réflexionstratégique de long terme à la TdV l’a conduit à développer ce mode d’action, il apparaît que leconcept ne sera opérant que si les questions qu’il soulève dans d’autres registres stratégiques sontréglées. Ceci nous rappelle la tension bien réelle qui existe entre la structuration des équipes et lesmodes d’action que l’on cherche à construire, évoquée au début de ce chapitre sous l’angle dudéveloppement interne de l’organisation. La difficulté à trouver des « responsables de site »chargés de l’animation du travail autour d’un site semble bien venir du caractère transversal dusite atelier, ce qui en terme organisationnel se superpose à la logique hiérarchique dominante. Lespersonnes pouvant potentiellement prendre en charge cette animation sont souvent déjàresponsables d’un projet et manifestent peu de velléité à mener les deux logiques de front. Enforçant le trait, on pourrait imaginer que l’organisation choisisse plus tard de restructurer leséquipes autour des sites pour s’assurer que les actions puissent s’y déployer réellement. Cescénario semble peu probable car il ne résoudrait pas le problème de transversalité et poseraitencore davantage de problèmes de structuration de l’équipe : l’essentiel de l’expertise estdéveloppé sur la base de recherches de terrain qu’il est seulement possible de développer sur laCamargue. On se retrouverait alors avec un site Camargue bien pourvu et des équipes « siteMéditerranée » qui seraient tout autant dépendantes de la capacité de l’équipe Camargue àcontribuer à l’action sur les sites en Méditerranée. D’une manière ou d’une autre, l’organisation setrouve devant le défi de provoquer une réelle transversalité. La concrétisation de l’approche « siteatelier » engendrera sans doute la formalisation de nouveaux processus internes comme desgroupes de travail, qui permettrait ensuite que le concept ne retombe pas dans un oublitemporaire comme ce fut le cas en 2006-2010.370