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80 LA VOYBLLE E
cette prononciation est probablement destinée à disparaître
dans ces mots comme dans les autres. Mai
pronpncé mé est tout à fait suranné, et aussi incorrect
que vrai prononcé vré (1). Dans je sais, le son fermé,
qui remonte sans doute à l'époque où Ton écrivait je
sai, n'estguèreineilleuraujourd , huiquedans mai(2).
Enfin les' futurs, qui jadis se distinguaient des
conditionnels (aimerai par é, aimerais paré), ne s'en
distinguent plus aujourd'hui que par un effort volontaire,
qu'il est inutile de s'imposer (3).
Même les mots anglais en -ay et -ey, qui se prononcent
é en anglais, se francisent parfaitement,
mais ne le font qu'en s'ouvrant : tramway, jockey,
trolley, poney, jersey, comme bnghei, transcrit de
l'anglais buggy, et parfois écrit bogliet ou boguet (4).
quait, môme au singulier, ou geai avec plongeait ou même
projet. On ne saurait toutefois approuver cette rime de M me de
Noailles : La poussière dorée au plafond voltigcait:
Je t'expliquait parfois cette peine que j'ai.
Ombre des jours, V, l'Adolescence.
ïai eat encore fermé aujourd'hui à peu près partout.
1. Les poètes, toujours traditionalistes, font encore rimer
parfois mai avec aimé ; mais cela ne rime plus,
2. On le trouve encore dans V. Hugo, où il surprend déjà :
Tout ce que je sais,
C'est que des peuples noirs devant moi sont passée.
Le Petit Roi de Galice, VIIl,
3. Voir Banville Diane au bois, acte I, .scène 1 .
Le bon tour ! O doux vin par le soleil moiré,
Sois tranquille, je t'ai volé, je te boirai!
Cette rime fut excellente, mais De s'impose plus du tout.
4. On devrait aussi écrire ponet, puisque ce mot a pris un
féminin, qui est ponette.
Ay final n'existe plus en français que dans les noms propres,
ou il a le même son que ai; ainsi, dans Belfoy ou Du Belhy,
ey et ay sont plus ouverts que l'e qui précède : on prononçait
bêlé, on prononce bélè et aussi bêle. De môme Seignelay, Epernay,
Sarcey, etc., et aussi Bombay, Macauhy, Berkeley, Stanley,
Bidpay ou Pilpay, comme Jokà'i ou Tokay. Briey se pro-