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LE C INTÉRIEUR
Devant une consonne, le c intérieur sonne aujourd'hui
partout, même après une nasale, comme dans
sanctuaire, sanction ou sanctifier (i).
Le c ne prend pas le son du g seulement dans
zinc; il le prend aussi dans second et tous ses
dérivés (même dans le latin secundo), qui devraient
s'écrire avec un g, comme on le fait en d'autres
langues (2).
Le c a eu longtemps aussi le son du g dans reine-
Claude (3) ; mais il a peu à peu repris le son de la forte
sous l'influence de récriture, et le son du g y devient
aujourd'hui populaire ou dialectal.
Ajoutons pour terminer qu'un grave défaut à éviter
dans la prononciation du c consiste à mouiller
le c initial, par exemple dans cœur, qu'on entend
quelquefois sonner presque comme kyeur.
Le c double se prononce comme un c simple devant
a, o, u, et devant l ou r, dans les mots d'usage courant :
1. Où donc Michaelis et Passy ont-il entendu prononcer ces
mots sans c? C'était la prononciation du XVII e siècle, ainsi que
pon(c)tuel; di(c)lon et antar(c)tique ont duré plus longtemps.Aujourd'hui
que la plupart des c étymologiques inutiles ont disparu,
comme dans bienfai(c)teur,je(c)èer, elc.,il n'y a plus d'exceptions.
On prononce le c môme dans Francfort, sous prétexte que le k
allemand de Frankfurt se prononce : à la vérité, puisque le mot
est francisé, rien n'empêcherait de prononcer Francfort, mais
ce n'est pas Pbabitude.
2. On sait qaéglogue et cigogne étaient autrefois éclogue
et cicogne ; égale, migraine, église, et depuis bien plus longtemps,
n'ont-ils pas remplacé aussi un c par un g? De même on
a prononcé segret et secrétaire jusqu'au xix e siècle,: Domergue
ne prononce pas autrement; ce n'est qu'au, siècle dernier que
le c s'est rétabli dans ces mots. Pendant longtemps ou a non
seulement prononcé, mais écrit négromant et nécromancie.
C'est naturellement aussi un g qu'on entend dans Jean Second
ou Secondât de Montesquieu. C'est le contraire de gangrène,
qui s'est prononcée cangrène jusqu'au siècle dernier.
3. Parce qu'il l'avait aussi dans Claude et Claudine.