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D'UNE CONSONNE ARTICULÉE 23
Quant aux mots en -as où l's s'articule, l'a y est
fermé partout; mais il n'y a là de proprement français
que le mot as (terme de jeu) et les interjections
/as ou hélas; les autres mots sont des mots grecs,
latins ou étrangers, et surtout des noms propres anciens
(y compris atlas et hypocras). Cette prononciation
s'est imposée même à des mots récents, où Uétymologie
semblait exiger un a bref et ouvert, comme
sttas et vasistas (1).
II. A moyen. — Immédiatement après ces finales
viennent celles dont la consonne est une des trois
explosives sonores ou retardées, b, d, et g (2). La
résonance qui précède le son, et qui en retarde l'explosion,
a pour effet de rendre la voyelle un peu
moins brève ; mais elle est tout aussi ouverte dans
chacune des finales.
1° -ab et -abe : nabab, arabe, syllabe. Pourtant l'a
de crabe est généralement fermé à Paris et dans le
Nord, quoique rien ne justifie cette prononciation (3).
ratif. Misse, terme de jeu, a aussi été long. D'autres encore ont
été longtemps discutés. Ajoutons que l'a est long dans Anne'
masse et Grasse, et bref dans le Tasse, comme dans tous les
autres noms propres : Paillasse, Madécasses, Sargasses, aussi bien
que Curiace, Ignace, Boccace, Daces, Laplace, Horace, Thrace,
Alsace, etc.
1. Le Dictionnaire général, qui s'en rapporte trop facilement
a l'étymologie, conserve l'a ouvert et bref dans stras (du nom
propre Strass) et vasistas (de l'allemand was ist das), et même dans
hypocras; il ne distingue pas entre ce qui devrait être et ce qui est.
2. Entendez le g guttural, et non le g chuintant qu'on entend
dans ge et gi.
3. Le Dictionnaire général le fait ouvert, et il a certainement
raison en principe, sinon en fait. On se demande ce qui a
pu amener cette prononciation singulière, qui remonte fort loin.
Cet a finira probablement par s'ouvrir là comme ailleurs, un
jour où l'autre, à cause du b, comme a fait l'o de globe et iobe,
qui jadis était fermé aussi. L'a de Souabe est aussi bref que celui
de Mab ou Achab.