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LES SIFFLANTES
Les fricatives n'en ont pas davantage. Pourtant il
y a une exception, reste de l'ancienne liaison de-iy
avec changement en v (1). Voici dans quel cas. Nous
avons vu que neuf se prononçait neu fermé sans /
devant un pluriel, ce qui doit amener régulièrement
une liaison si ce pluriel commence par une voyelle.
Or, dans cette liaison, l'f devrait se changer en v,
comme dans neuvaine et neuvième. Mais ce phénomène
ne se retrouve guère en réalité que dans deux
expressions, d'ailleurs extrêmement usitées, et qui
pour ce motif se conservent intactes : d'une part,
d'une(f) yans, dix-neu(f) vans, etc., d'autre part, neu(i)
vheures. C'est à peu près tout : h peine peut-on dire
neu(î) whommes; en tout cas il est bien difficile aujourd'hui
de dire neu(t) xœufs ou neu(f) v enfants; c'est
pourquoi, devant la plupart des pluriels commençant
par une voyelle, la liaison, si c'est une liaison,
se fait généralement par f; plus exactement, on prononce
neuf, comme si le mot qui suit n'était pas un
pluriel : neuï amis, et même neuî années, à côté de
neu(f) xans (2).
2° Les sifflantes, S, X, Z.
Restent les sifflantes, s et z, et aussi x, partout où il
remplace l's, c'est-à-dire partout où il ne se prononce
pas.
Le cas des sifflantes est au moins aussi important
que celui des dentales, et demande à être aussi étudié
de près.
1. Je rappelle qu'on disait autrefois vi(f) y argent, bœu(f) y à la
mode.
2. C'est ainsi que le verbe suiver, de suif, est devenu suiffer :
Suiver : quelques-uns disent suiffer », dit l'Académie en
1845; et en 1878 : « Suiffer : quelques-uns disent suiver. »
En 19..., elle dira suiffer tout court, à moins qu'elle ne dise
•tu/fer, ce qui aérait plus simple.