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386 LES LIAISVNS<br />

ture, si elles produisent une cacophonie. Or, c'est<br />

avec l's que le cas se produit le plus facilement. Ainsi<br />

tu a(s) zâté est parfaitement correct; tu le(s) zas est<br />

indispensable ; mais tu le(s) za(s) zôtés est inadmissible;<br />

on dira donc tule(s) a(s)ôtés, la seconde liaison<br />

n'étant pas indispensable comme la première.<br />

LIAISONS DES NASALES<br />

En résumé, nous n'avons trouvé jusqu'ici de liaisons<br />

importantes et vivantes qu'avec le son du t ou<br />

de l's doux. Il y en a encore une, moins importante,<br />

mais très curieuse, c'est celle de l'n dans les finales<br />

nasales, l'm ne se liant jamais.<br />

Les finales nasales se liaient autrefois, comme<br />

toutes les consonnes, et par suite ne faisaient pas en<br />

vers les hiatus qu'elles font aujourd'hui pour nous (1).<br />

Aujourd'hui la liaison des nasales est réduite<br />

1. C'est bien pour cela que ces hiatus apparents sont si<br />

fréquents chez Corneille : pour lui ce n'étaient pas des hiatus.<br />

Voyez, par exemple, dans Polyeucte, acte II, scènes, la seconde<br />

tirade de Pauline : on y trouve trois rencontres qui, pour noust<br />

sont des hiatus, et pour lui n'en étaient pas :<br />

Ma raison, il est vrai, dompte mes sentiments.<br />

Votre mérita est grand, si ma raison est forte.<br />

Plaignez-vous en encor, mais louez sa rigueur.<br />

Nous ne faisons plus ces liaisons. Dans le premier vers, nous<br />

nous tirerons d'affaire par une pause ; dans les autres, nous<br />

subirons l'hiatus, et il faut avouer que le dernier est bien désagréable.<br />

La tirade suivante de la même Pauline offre encore<br />

deux rencontres pareilles en douze vers, et la première est également<br />

désagréable pour nous, parce que nous ne pouvons plus<br />

faire la liaison :<br />

Hélas 1 cette vertu, quoique enfin invincible.,.<br />

Enfin épargnes-moi ces tristes souvenirs.<br />

Ces liaisons des nasales se retrouvent dans le Midi, parfois<br />

même par-dessus une consonne .: je tïen(s) na dire... C'est probablement<br />

un reliquat d'une prononciation qui fut correcte à<br />

l'époque où T on écrivait je tien.

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