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- Mais on notera ici un phénomène remarquable :
dans tous les mx)ts où l'i reste ainsi rattaché à
la syllabe précédente, il se développe spontanément
entre l'i et la syllabe qui en reste séparée,
un yod, qui s'ajoute à l'i : qui-étisme, bri-oche et
meurtri-er se prononcent en réalité qui-yétisme, ériyocAe,
et meurtri-yer, de même que plus haut nous
avons vu la finale i-e prolongée aboutir à t-yg ; la
vi-ye (1). Que dis-je? pour distinguer l'imparfait du
présent dans les verbes en i-er, tandis que vous
étudi-ez se prononce ordinairement étud-yez, étudiiez
se prononce en réalité étudiy-yez (2). Daigniez,
dont le cas est pareil, est même fort difficile
à prononcer.
II. Décomposition de l' y grec entre deux voyelles.—
Nous avons dit que l'i est assez rare entre deux
voyelles dans le corps d'un mot. L'y grec y est au
contraire assez fréquent. Il se produit alors une décomposition
de l'y grec en deux t, qui appartiennent
à des syllabes différentes; et alors le premier altère
ou diphtongue la voyelle précédente, tandis que le
second devient semi-voyelle : payer ou grasseyer se
prononcent p'di-yer et grassei-yer; royal se prononce
roi-yal; fuyard se prononce fui-yard.
Il est évident que roi ne peut pas s'accommoder de
ro-yal, ni fuir de fu-yard. Mo-yen, qu'on entend encore
parfois, est tout à fait suranné et détestable,
1. Nous avons conseillé d'éviter cette prononciation. De
môme, et plus encore, dans les mots où les poètes maintiennent,
par tradition, une diérèse que l'usage ne connaît plus, il faut
éviter le yod : passion ne doit se prononcer en vers ni pass-yon,
comme en prose, ni pasti-yon, qui serait ridicule, mais simplement
passi-on, qui est entre les deux. D'ailleurs, certains mots
savants du type meurtrier, comme pri-onïé, à pri-ori, ne développent
pas non plus de yod entre l'i et la voyelle.
2. Voir plus haut, page 119.