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L'L INTÉRIEUR 263
prononciation,parfaitement conforme au génie delà
langue, qui admet mal le groupe Iq, ne saurait être condamnée
rigoureusement; mais ce n'est tout de même
pas une raison pour la conseiller à l'exclusion de
toute autre, comme le font les phonéticiens purs?
Où ira-t-on, si Ton entre dans cette voie? On dit
aussi, dans la conversation, capable), impossible),
discip(le), muf(le), au moins quand on parle vite, et
surtout devant une consonne, nous l'avons vu à propos
de l'e muet, et même quelquefois sans cela.
Mais que ne dit-on pas? On dit non seulement c(el)a,
qui est admis, mais c(el)ui qui et c(el)m-ci(l); et
aussij(e ï)ui ai dit, et même j(e lu)i ai dit; et non
seulement i(l) vient, ou ainsi soit-i(l), mais aussi
e(lle) vient ou e(lle) n' vient pas (voire a vient /) ; et
aussi que(\) sale métier, et (il) y a du bon, et (il n')y
en a plus (oupus); et non seulements'i(l) vous plaît,
mais s'i(l v)ous plaît (2), et s\i\ v)ous plaît, et même
s'(il) te plaît et s''(il vous) plaît. Tout cela est admissible,
ou du moins tolérable, à la grande rigueur.
Mais va-t-on le conseiller aussi (3)?
Assurément, si Ton disait toujours quelquefois, il
faudrait bien en passer par là, et nos phonéticiens
auraient raison; mais il s'en faut bien qu'on le dise
toujours, pas plus qu'on ne dit toujours çà pour cela:
ces choses-là dépendent des lieux et des personnes
à qui l'on parle. De telles formes sont donc simplement
tolérables dans la conversation familière, mais
nullement à proposer comme modèles (4).
1. Que Michaëlis et Passy metlent consciencieusement sur
le môme pied que celui, de même qu'ils acceptent mi-lieu et
mi-yeu, fami'lier et famt-yer, etc.
2. Enregistré aussi par Michaëlis et Passy.
3. On a vu plus haut des cas analogues, à propos de l'e muet :
voir pages 182 et 183.
4. On évitera aussi le changement de / en n, comme dans
caneçon et nentilles, qui sont fort anciens tous les deux ; ou