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PRONONCIATION DE EN 139
Il en est de même de -ens, qui en principe se prononce
également an dans les mots proprement français,
où Vs ne se prononce pas (1). Mais ces mots
sont en fort petit nombre : gens, guet-apens, dépens,
suspens, avec le substantif sens, dont Ys se prononce
aujourd'hui presque partout, et les formes verbales
sens, mens, repens.
Les autres mots sont des mots latins, et sont naturellement
prononcés comme en latin, c'est-àdire
que en se nasalise en in et que t's se prononce
(ince) : gens, delirium tremens, aima parens, semper
virens, horresco referens, d'où, par analogie, labadensy
inventé par Labiche. Pourtant le mot technique
cens a gardé le son an, sans doute par analogie
avec sens et bon sens, qui n'ont jamais varié sur la
nasale (2). N
Ve simple : aim(ent) ou aim(e), aimat(ent), aimèr(ent). Enfin
quelques mots étrangers ne se nasalisent pas, et articulent le t,
comme pschent, privat-docent, great-event, Kent, Taschkent;
zend se nasalise en in, et on articule la consonne, comme dans
le latin bis repetita placent.
1. Je parle de -ens après consonne, bien entendu : nous savons
déjà que tiens et viens et leurs dérivés, et les pluriels en -éens
et en -tens, avec Amiens ou Damiens, ont toujours le son in.
2. C'est aussi le son latin (ince) qu'on entend dans presque
tous les noms propres, qui sont pour la plupart méridionaux ou
étrangers : Camoëns, Dickens, Flmirens, Huyghens, Martens,
Perrens, Pougens, Puylaurens, Rabastens, Rubens, Saint~Gaudens,
Thorens, Valens, etc. (avec Aforcena? ou Navarrenx).
Ajoutons que des noms comme Dickens et Huyghens peuvent
aussi ne pas se nasaliser, de même que Stevens. Toutefois quelques
noms propres français ont réussi à garder le son an tout
en faisant sonner l's: Argens, Dulaurens, J.-P. Laurens, Lens,
SenSj et aussi Jord(a)ens (dance), avec Saint-S(a)ëns. Coblentx
se prononçait naguère encore Coblance? aujourd'hui on ne nasalise
plus guère ce mot. On voit qu'après en Vs se prononce
toujours ou à peu près dans les noms propres. Il y en a pourtant
quelques-uns où on a tort de le prononcer; et dans ceux-là, à
part Samoëns, qui se prononce Samoin, c'est le son an qui se
maintient, comme dans les mots proprement français, ^en(s) ou