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166 LA VOYELLE O SUIVIE
core davantage. Je ne vois guère, sans accent, circonflexe,
que idiome et axiome qui résistent, avec
succès ; et encore ils sont certainement touchés (1).
2° C'est une observation toute pareille qu'on peut
faire sur les mots en-one, mots savants ou noms propres,
qui autrefois avaient l'o long et fermé, par opposition
aux mots en -onne, mots de la langue vul-.
gaire, qui l'avaient bref et ouvert. Ici aussi, l'o
fermé pouvait se comprendre dans des mots comme
carbone, aphone, polygone, anémone, matrone, mots
savants où se conservait la quantité étymologique (2) ;
ou encore dans automne,' autrefois nasal, comme
damne; il ne s'expliquait ni dans madone ou belladone,
de l'italien donna, ni, et moins encore, dans
atone ou autochtone, et, pas davantage dans prône et
trône,qui ont imité dôme et monôme (3).Aujourd'hui,
à part les mots que l'orthographe a altérés, prône
et trône, cette prononciation a disparu à peu près,
par assimilation de -one à -onne: sans parler d'anémone
et matrone, qu'on ne discute pas, atone ne
saurait garder l'o fermé à côté de monotone, ni aphone
à côté de téléphoné ou saxophone. Carbone et les
termes mathématiques de la famille de polygone
résistent encore, mais pas pour longtemps (4). Je
ne vois plus avec o long fermé d'une façon assez
1. Il y a encore quelques termes de médecine qui ferment l'o,
comme sarcome, fibrome, etc. Mais il faut bien que chrome
suive polychrome, et il entraînera avec lui brome et bromure,
à qui le Dictionnaire général donne déjà un o ouvert. L'o n'est
plus fermé à peu près régulièrement que dans Chrysostome,
sans raison d'ailleurs.
î. De même que dans Babylone, Dodone et Powone, Bellone
et Suétone.
3. Pas davantage dans Antigone, Tisiphone ou Gorgone,
qui longtemps eurent Vo long, comme Barcelone.
4. Tous ces mots ont l'o ouvert dans le Dictionnaire gêné'
rai, ainsi qu'ozone, pour lequel Michaëlis et Passy admettent
quatre prononciations différentes.