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326 LE T FINAL
on fait volontiers sonner le f, pour renforcer le mot,
comme on Ta déjà vu ailleurs.
2° Après e, il n'y a que net, fret et se(p)t.
Pour net, il ne saurait y avoir de discussion (1),
Pour fret, tous les dictionnaires maintiennent
fre(t). Ils pourraient peut-être se corriger, parce
que la marine marchande ignore absolument cette
prononciation : or quel est l'usage qui doit prévaloir
ici, sinon précisément celui de la marine marchande?
Enfin, pour se(p)t, il faut naturellement dire se devant
un pluriel commençant par une consonne : se(pt)
sous, se(pt) cents, se(pt) mille (2). Malheureusement
nos cuisinières, marchands et comptables ne connaissent
guère d'autre prononciation que se(p)t, en toute
circonstance, sous le fallacieux prétexte que Ton
pourrait confondre se(pl) sous et se(pt) cents avec seize
sous et seize centsl Et leur prononciation a passé peu
à peu de la cuisine à la salie à manger, du comptoir
au salon. Essayons encore de réagir si nous pouvons,
mais je crains fort qu'il ne faille bientôt céder sur
ce point (3).
A net, fret et se(p)t on fera bien de ne pas ajouter
juillet, pas plus qu'alphabet, la prononciation du t
dans ces mots étant surannée ou dialectale. Quant à
1. L'abbé Rousselot dit qu'on hésite entre net et ne(t) : où a-t-il
vu cela? Dans les rimes de V. Hugo peut-être, mais cela ne
suffit pas.
2. C'est la règle générale des adjectifs numéraux : voir plus
haut, page 233, ce qui a été dit pour neuf.
3. Dans Pierre Lièvre, Notes sur l'art poétique, ce vers de
Heredia :
Ma flûte avec sept tiges de ciguë,
est donné comme ayant pour l'oreille une demi-syllabe de trop!
Hélas! J'espère que Heredia prononçait le français plus correctement
que son critique. Mais encore setti ne donnerait jamais
qu'un t prolongé et non une demi-syllabe de plus : setti ferait
le même effet que secti au celli sans plus.