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D'UNE CONSONNE ARTICULEE 65
prègne, qui s'allongent quelquefois, mais sans nécessité
(1).
8° -e/7 et -e/7/e (2) : sommeil et sommeille, pareil et
pareille, orfeil et merveille, sans qu'il y ait aucune
distinction entre les deux comme il y en a entre -ail et
-aille (3).
On ferme encore Te dans vieille, comme autrefois,
au moins dans la conversation.
9° -ége : piège, collège, abrège, et aussi puissé-je
et dussé-je, malgré l'accent aigu, qui se conserve par
tradition, mais qui ne saurait empêcher l'e de s'ouvrir
dans cette finale (4).
On notera en outre que Ye, en s'ouvranl dans la
finale -ège, s'est en même temps abrégé, tandis que
Va s'allongeait dans la finale -âge. La spirante sonore
j se sépare donc ici de ses sœurs v et i (5).
III. E long. — Voici enfin les consonnes qui achèvent
d'ouvrir et allongent tout à fait Ye qui les précède.
Il n'y en a plus que trois : r, v et z.
1. On prononce trop facilement Compiène pour Compiègne.
2. (Test-a-dire e suivi de / mouillé, mais qui se prononce en
réalité comme eye.
3. Œil el les mots en -oueil et -gueil n'appartiennent pas à cette
catégorie, mais à celle des mois en -eu/7. Rueil, au contraire, lui
appartient, avec Corbeil, Corneille, Mireille, Marseille, Bazeilles,
etc.
4. Comme on Ta vu plus haut, c'est en 1878 que l'Académie
a consenti à mettre l'accent grave aux mots en -ège. On peut y
joindre aussi les formes inlerrogalives aimè-je, allè-je, etc., que
Domergue voulait à toute force faire prononcer par un e fermé;
mais ces formes sont aujourd'hui purement grammaticales et
tout à fait inusitées. Et il y a encore des noms propres, Liège,
Arihge, Barhges, Corrhge, Norvège, etc.
5. Le Dictionnaire général marque un e long; mais ceci me
paraît purement théorique. Il fait de même, bien entendu, pour
les finales -ègne et -eil ou -eille.