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I» L'E MUET<br />

tête que dans le corps des mots, et Ton dit, sans élision,<br />

le yatagan, comme h yole. C'est une idée que<br />

les poètes acceptent difficilement. V. Hugo, notamment,<br />

par crainte de faire un hiatus, ne manque pas<br />

de dire Vy-ole ou Vy-atagan ; et Terreur est double,<br />

car il fait une élision qui n'est point à faire, et cette<br />

élision l'amène à donner aux mots victimes une syllabe<br />

de trop. Les poètes devraient bien parler<br />

comme tout le monde, et dire le ya-tagan (et les<br />

yatagans, sans liaison), comme le yacht, le yak, le<br />

yucca, le yod, le youyou, le youtre, car il n'y a là<br />

aucun hiatus (1).<br />

2° Le groupe ou initial est également consonne<br />

devant une voyelle. Cela n'empêche certainement<br />

pas de dire à Vouest, un(e) ouaille, un(e) ouïe. Mais<br />

devant oui pris substantivement, on n'élide ni le, ni<br />

de, pas plus qu'on ne lie un, les, ces, etc., ou qu'on<br />

ne remplace ce par cet, même en vers, malgré l'hiatus<br />

apparent :<br />

Oui, ma sœur. — Ah ! ce oui se peut-il supporter ? (2).<br />

Il est vrai qu'on dit fort bien, familièrement, je<br />

crois qu'oui; mais cette élision ne s'impose pas toujours,<br />

et les poètes eux-mêmes s'en abstiennent sou-<br />

1. De même le Yalou, le Yang-tsé-kiang, le Yémen, le<br />

Yucatan, le Yunnan, etc., quoiqu'on dise souvent, à tort,<br />

l'Yémen. L7 initial lui-même, placé devant une voyelle, ne peut<br />

être que consonne dans les mots allemands, même si on l'écrit t<br />

ainsi dans léna, aussi bien que dans Johannisberg; el les matelois<br />

qui parlaient naguère de la catastrophe du léna, parlaient,<br />

en réalité, plus correctement que leurs officiers ou les journalistes,<br />

qui disaient l'Iéna, en trois syllabes sans doute, comme<br />

V. Hugo. Néanmoins tout le monde dit le pont dléna, mais<br />

cela tient à ce que, après un d, té reste plus facilement diphtongue<br />

qu'après un l.<br />

2. MOLIERE, les Femmes savantes, acte I, soène 1. On dirait<br />

de même, le cas échéant, ce ouais, et aussi bien ce ah, ce oh :<br />

en général, il n'y a pas d'élision devant un mot qu'on cite, sauf<br />

tout au plus celle de la préposition de.

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