l'auteur - OUDL Home

64 LA VOYELLE E SUIVIE
Quant à femme, il se prononçait autrefois fan-me,
avec son nasal, comme flan-me. La syllabe s'est dénasalisée
de la même manière que celle de flamme,
puisque la prononciation était la même, et voilà
pourquoi on prononce femme par un a, mais cet cç
est plus bref que celui de flamme (1).
6° -en et -ène ou -enne : n, cyclamen, ébène et benne,
étrenne et gangrène (2). Mais, ici aussi, sans doute
pour les mêmes raisons que -ème, -ène se prononce
très souvent comme -ène (3). Par exemple on voit
peu de différence entre rênes et arène, entre gène et
indigène (4). Les seuls mots, ou à peu près, qui ne
soient pas atteints, sont les formes verbajes des verbes
en -ener et même -éner, qui suivent aussi l'analogie
des verbes en -eler et -eler : emmène, égrène,
assène, etc., avec aliène, rassérène, réfrène (S). Mais
on allonge parfois jusqu'à ébène et gangrène, ce qui
est excessif.
Couenne se prononce encore coine. mais est en
voie de s'altérer (6).
7° -ègne, avec trois mots : duègne, règne et im-
1. Voir page 24. Nous reparlerons de ce phénomène au chapitre
des nasales.
2. On peut également franciser, avec le même son ouvert et
assez bref, les noms germaniques en -en les plus connus : Ibsen,
Mommsen, Beethoven. Quand ces mots ne se francisent pas, la
finale se prononce presque comme s'il n'y avait pasd'e.
3. Les mots chêne, pêne, rênes el frêne ont perdu un s, légitime
ou non, tandis que cheve(s)ne gardait le sien ; gène a contracté
deux e. Ajouter Gènes, et aussi Duche(s)ne, Duque(B)ne, qui
ont gardé Y s.
4. Cf. troène, cène, scène et obscbne (mais pas dans scène IV),
alhne, arène, carène, sirène, murène, les mots en-pénales mots
•avants et les noms propres, catéchumène, prolégomènes, ozene,
ou Carthaghne, Eugène, Diogbne, Hélène, Célimène, Misène,
Athènes, etc.
5. Morigène échappe difficilement à l'analogie des motsen -gène.
6. Voir ci-avant, page 62 et note 3.