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II. — LA VOYELLE E
Il ne sera pas question ici de Te muet proprement
dit, qui sera l'objet d'un chapitre spécial,
et qui d'ailleurs ri est jamais tonique (1). Nous parlerons
seulement de Ye accentué. Peu importe d'ailleurs
qu'il soit ou non surmonté du signe qu'on
appelle accent : aimé ou aimer, succès, mortel ou rebelle
appartiennent également à ce chapitre (2).
1 0 L'E final.
En règle générale, Te tonique est fermé quand il est
final, ou suivi d'un e muet, ou d'une consonne qui
ne se prononce plus (sauf dans les finales -et et -es);
il est au contraire toujours plus ou moins ouvert
quand il est suivi d'une consonne articulée (3). L'e
est donc ouvert en somme dans presque toutes les
catégories; mais les catégories, en très petit nombre,
où il est fermé, ont beaucoup plus de mots que
toutes-les autres ensemble.
1. Sauf un cas, qui sera examiné.
2. On sait que Ye non muet se prononce é ou è, ians avoir
d'accent, devant deux consonnes intérieures (sauf le groupe dit
mu la cum liquida), et aussi devant une consonne finale, sau.n's,
parce que, devant un s, sans accent, il serait muet. Autrefois il
n'avait pas d'accent dans ce cas, mais il y avait un z à la place
de Ys.
3. Il n'en était pas ainsi autrefois ; les finales en -été, -ède,
-ège, etc., et la plupart des finales à consonne unique ont été longtemps
fermées : -été, -éde, -ége, etc.; elles se distinguaient ainsi
des finales à consonne double, -elle, -emme, -ette, etc. Ce n'est
même qu'en 187$ que l'Académie a consenti l'accent grave aux
finales en -ège.