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308 Va FINAL
8° Après les voyelles nasales, l's final n'est pas
moins muet qu'après les voyelles orales : dan(s),
céan(s), san(s), gen(s), repen(s), consen(s), plain(s),
étein(s), tien(s), vuen(s), mom(s), atmon(s), etc. Il faut
donc éviter moinsse avec le plus grand soin, et aussi
g ensse (1).
Pourtant le mot sens a repris peu à peu son s dans
presque tous les cas : bon sen(s) ou contresen(s), qui
ont résisté longtemps, ont à peu près disparu (2) ;
sen(s) commun lui-même, qui s'est conservé plus longtemps
et tient encore, sans doute parce que la prononciation
de l's y est entravée par la consonne qui suit,
est déjà néanmoins fort atteint, et sans doute destiné
à disparaître. Il ne restera bientôt plus que sen(8)
dessus dessous etsen(s) devant derrière, qui justement
sont sans rapport avec sens (3).
On prononce également l's dans nions pour monsieur,
dans le mol savant cens, dans le vieux mot
ains, et dans les mots latins où en sonne in : gens,
delirium tremens, sempervirens, etc., sur l'analogie
desquels Labiche a formé labadem (4).
mot de l'usage commun, et peut-être aussi pour se distinguer
des catholiques ; et cette prononciation de Jésus a été adoptée
par un grand nombre de savants, ou simplement de libres penseurs,
avec l'arrière-pensée d'assimiler le personnage à tous les
autres personnages de l'histoire, ce qui n'est plus tout à fait du
respect. On parlera de Jésus~Christ au chapitre du T.
1. Que j'ai entendu à la Comédie-Française, dans la bouche
d'André Brunot, si je ne me trompe. Michaëlis et Passy ne
paraissent pas savoir que cette prononciation est tournée en
ridicule.
2. L's de bon sens est particulièrement utile pour distinguer
cette expression de se faire du bon sang.
3. C'est tout simplement une altération de c'en devant derrière
et c'en dessus dessous.
4. Dans les noms propres en -ans ou -eni, prononcés par
an, Ys est normalement muet: Conflan(s),Louhan(s),Le Man(s),
Orléan(s), Jouffroy d'Abban(s), Constan(s), etc., avecDecam(ps),
Descham(ps), Confolen(s), Doullen(s), Furen(s), et Saint-Saën(s),