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D'UNE CONSONNE ARTICULÉE 61
ï'est (1). A ce compte, il devrait avoir Ve bref;
mais il a suivi l'analogie de tous les mots en es (2).
IL E moyen. — L'e est un peu moins bref devant
une explosive retardée, 6, rf, et g guttural, devant Z,
m et n, et devant les consonnes mouillées, ainsi que
devant la spirante sonore j (ou g devant e et t).
1° -eb et -èbo : éphèbe, glèbe. On allonge quelquefois
les monosyllabes glèbe et plèbe, mais ceci n'est
pas d'un bon exemple (3).
2° -ecf et -ôde : z, remède, possède (4).
3° -eg el -ègue : bègue} grègues (5).
4 e -e/ et -ô/e ou -e//e : /, appel, appelle ou épèle,
le/, telle ou attelle, martèle ouimmortelle (6). On voit
1. «Un beau diseur était au spectacle dans une loge, à côté
de deux femmes, dont Tune était l'épouse d'un agioteur, cidevant
laquais; l'autre d'un fournisseur, ci-devant savetier. Tout
à coup le jeune homme trouve sous sa main un éventail :
« Madame, dit-il à la première, cet éventail est-il à vous ? — Il
« n'estpoin-z-à moi. -— Est-il à vous, en le présentant à l'autre?—
« Il n'est pa-t-à moi. —Le beau diseur, en riant: Il n'est poin-z-à
« vous, il n'est pa-t-à vous, je ne sais pa-t-à-qu'est-ce. » Cette plaisanterie
a couru dans les cercles, et le mot est resté. »
2. Il a Ye bref dans le Dictionnaire général ; toujours l'étymologie
!
3. On allonge plus régulièrement Ye dans Thèbes, mais non
dans Turnèbe, Erèbe, Eusèbe, etc., pas plus que dans Bal-el-
Mandeb, Horeb ou Maghreb.
4. De môme Alfred, Manfred et parfois Auerstad[\), Suède,
Tolède, Archimhde, Nicomède, Tancrhde, etc., et aussi Mèdes,
qu'on allonge parfois, sans qu'il y ait plus de raisons que pour
les autres.
5. De môme Touareg, Gregh, don Diègue, Nimègue.
6. De même Samuel, Racket, Deschanel, Adèle, Philomhle,
Praxitèle, Isabelle, Dardanelles, Sganarelle, Bruxelles, etc.
On peut franciser, avec le même son ouvert et assez bref, les
noms germaniques en el, Hegel, Schlegel, Hêendel; dans ceux
qui ne sont pas francisés, i'e est presque muet. A cette catégorie
appartient aussi pile alc.