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L'F DOUBLE 235
autrefois (1). A. vrai dire, le phénomène n'a pas complètement
disparu, mais il ne s'est maintenu que
dans neu(f) vans et neu(f) vheures; ailleurs on prononce
généralement neuf ouvert, comme partout
(2).
Dans le corps des mots, l'f ne se met plus devant
une consonne (3).
L'f double final se prononce comme un /"simple,
le double f intérieur aussi : affaire, a(f fuisse, a(f)fïche,
affranchi, en e(f)fet, o(f)fice, su(f)fire, différence.
Toutefois, comme nous avons affaire ici à une
spirante, la prononciation des deux f, devenue
plus facile, est une tentation à laquelle on ne résiste
pas toujours, et on les prononce volontiers
dans quelques mots savants : af-fixe et suf-fixe, affusion,
ef-f usion, dit-fusion (mais non dif-fus), suffusion,
ef-florescence, dif-fringent et dif-fraction,
suî-fète; on hésite même pour des mots comme affabulation,
diffluent, effluve, diifamer, effervescence,
cause efficiente, effraction; enfin l'accent oratoire sépare
volontiers les f dans af-famê, af-fecté, af-féterie,
af-firmer, af-folant, et-faré, ef-féminé, ef-flanqué,
ef-frênê, et même ef-froyable, et quelques autres (4).
1. On prononçait vi(f) von mort, du bœu(f) va la mode, et
surtout on a dit longtemps vî(f) y argent et neu(f) vet demi.
2. Voir au chapiîre des liaisons.
3. Autrefois on écrivait, très mal à propos d'ailleurs, maïs
sans prononcer l'f, car c'eût été impossible, brie(î)ve, brie(f)vement,
veu(f)ve on ve(f)ve, et fre(f)ve, tous mots où l'f étymologique
était en réalité représenté deux fois.
4. Michaêlis et Passy n'admettent Vf double que dans la
latin af-fidavit!