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DES GROUPES A LIQUIDES 69
pour cela, sauf en vers, bien entendu, où les poètes se
plaisent à, prolonger la rime funèbres-ténèbres ; mais
je ne vois pas que, dans la conversation ordinaire, on
prononce célèbre, algèbre ou vertèbre autrement que
zèbre(1). Cèdre s'allonge volontiers en poésie; mais
en prose Ye de cèdre est aussi moyen que celui des
mots géométriques en-èdre, dièdre, trièdre, etc. (2).
Enfin IV est également moyen dans allègre, nègre,
intègre et pègre (haute et basse).
11 ne reste plus dans cette catégorie que les finales
en-être ou -ettre et en -ôvre, les plus abondantes de
toutes, et celles où Te est le plus bref ou le plus long.
L'e est bref dans mettre et lettre et leurs composés;
mais je ne vois pas que mètre se prononce autrement
que mettre (3) ; et les deux e de pénètre sont, si on le
veut, presque identiques. 11 faut bien allonger urètre
quand Victor Hugo le fait rimer avec prêtre; mais en
dehors des cas pareils, -être doit être tenu pour pareil
à •ettre, de même que complète et emplette, épèle et
appelle. La seule différence est la faculté qu'ont les
motsen-étred'allongerleurfinaleencasde besoin (4).
Quant aux mots en -èvre, en principe ils ont
l'e long, comme les mots en -ève, mais moins sans
doute que les mots en -dse. Et il y a des distinctions
1. Ni Ebre, Hèbre ou Guhbres. Le Dictionnaire générai fait
pourtant l'e long dans toutes les finales en -ibre et -ègrc, sauf
zèbre. .
2. Ou celui de don Pèdre. Celui de Phèdre, au moins celui
de l'héroïne, s'allonge aussi volontiers en poésie.
3. Quoique le Dictionnaire général fasse Ye long dans mètre,
urbtre et pyrhtre; il le ferait tel aussi sans doule dans pénètre
ou perpètre, s'il donnait la prononciation de ces mois.
4. Mètre lui-même pourrait à la rigueur rimer avec maMre;
mettre ne pourrait pas. Mais les seuls e proprement longs ici
sont ceux de être, hêtre, fenêtre, empêtre, champêtre, pretre,
ancêtre et Bicèlre, qui ont perdu leur *, et ceux de guêtre el
salpêtre, qui sont devenus longs sans raison évidente.