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LA LOI DES TROIS CONSONNES 155
dit de même, le huit, livre huit, chapitre huit, quoiqu'on
dise quarant[eyhuit, et que mill(e) huit cents
soit identique à mil huit cents.
4° Enfin, on dit aussi le uhlan et non Vuhlan. C'est
peut-être pour des raisons d'euphonie; mais on dira
tout aussi bien du uhlan, qui n'est pas plus harmonieux
que Vuhlan, et V.Hugo lui-même a osé risquer
cet hiatus nécessaire :
Quand Mathias livre Ancône au sabre du uhlan (1).
Ce mot est donc traité comme s'il avait un h aspiré
sans qu'on sache pourquoi (en allemand : ulan).
Nous venons d'examiner les cas où IV muet ne
s'élide pas devant une voyelle. Il y en a un où il
s'élide encore en réalité devant une voyelle, mais en
apparence devant une consonne : c'est quand on
désigne par leurs noms les sept consonnes dont l'articulation
est précédée d'un e : l'f, l'h, l'I, l'm, l'r,
Vs, Vx, plein d'm, beaucoup d'r, etc.; mais on dira
au contraire suivi ou précédé de r ou s, comme de a
ou t, parce que les lettres sont ici comme des mots
qu'on cite; de même je crois que r ou s..., comme
je crois que a.,., ou je dis que x...
2° La prétendue loi des trois consonnes.
Ces questions étant éliminées, arrivons au vrai
sujet, Ye muet.
Sur ce point, un certain nombre de philologues
font grand état, depuis une vingtaine d'années,
d'une prétendue loi des trois conionnes, qui dominerait
toute la question de Ve muet; cette loi peut se
formuler ainsi :
Lorsqu'il n'y a que deux consonne* entre deux
1. Légende des siècles, XXI, ii.