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318 L'S INTERIEUR
3° Dans quelques mots composés à éléments ma
soudés, quoique liés dans récriture : tournesol ef
girasol, soubresaut, havresac, vraisemblable et vraisemblance,
présalé, vivisection, gymnosophiste, idiosyi~
crasie,petrosilex, sanguisorbe, etc. (1).
4° Dans quelques mots simples, exclusivement savants
et techniques, où l'on conserve la prononciation
d'origine, comme thésis ou basileus.
5° Dans une onomatopée comme susurrer, susurrement,
que les dictionnaires altèrent fort mai à propos
(2).
6° Enfin dans quelques mots étrangers plus ou
moins employés, radoucissement de l's entre deux
voyelles étant propre au français : ainsi le grec
kyrie eleison, ou l'italien imprésario, à demi francisé
d'ailleurs, puisqu'on nasalise im (3). Pourtant l's
s'est adouci dans l'espagnol brasero et l'italien nsoluto
ou fantasia, apparemment par l'analogie de
brasier, résolution, fantaisie (4),
comme re-saler, re-sabler, re-sauver, re-savonner, résigner,
re-sortir, etc., où l'on n'a pas coutume de doubler ïs, comme
on le fait dans les mots de la langue littéraire.
1. Ichtyosaure et plésiosaure devraient être dans le même
cas; mais, comme les éléments n'y sont pas aussi nettement
reconnus que dans les mots que nous avons cités, l's s'y est
adouci généralement.
2. Le Dictionnaire général ne connaît pas le mot susurrer.
Hélas! il y en a tant d'autres qu'il ne connaît pas. M me Dupuis
donnait aussi l's dur pour gisant, gisait, etc. : c'est une prononciation
que je n'ai jamais entendue.
3. On écrit quelquefois impressario, qui est mauvais, car il
conduirait à prononcer deux s. Ajoutons, que parasol, tournesol
et girasol, que nous venons de voir, sont aussi d'origine italienne.
On cite encore volontiers l'italien risorgimento, l'espagnol
peseta (piécette) eiposada (auberge), où ne doit non plus
sonner qu'un s dur,
4. L'a est naturellement doux dans les noms propres français;
mais il est resté dur à la suite de l'article le, la : Lasalle