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LA SEMI–VOYELLE Y 193<br />

que encore pour ça y est, où y se trouve entre deux<br />

voyelles, cas identique à celui de na-ïarfe ou goyave<br />

(1).<br />

Quant à l't, on ne le trouve en tète des mots que<br />

dans quelques mots savants d'origine latine, où<br />

l'usage ordinaire, à défaut des poètes, en fait aussi<br />

une consonne : ïambe, iode, ionique, iota, iule et leurs<br />

dérivés. En revanche, l'adverbe hi-er a deux syllabes<br />

depuis le xvi e siècle, et ne doit pas se prononcer yer,<br />

sauf en vers, quand la mesure l'exige ; tout au plus<br />

peut-on dire avantyer, et ce n'est nullement nécessaire<br />

(2). Il n'en est pas de même du groupe initial<br />

hier- (hiéroglyphe, hiérarchie), qui ne fait deux syllabes<br />

qu'en vers et encore pas toujours (3).<br />

1. Si bien que les poètes eux-mêmes, quand ils acceptent ce<br />

double hiatus, sont obligés, pour peu qu'ils aient de logique ou<br />

d'oreille, de compter les trois mots pour deux syllabes, d'autant<br />

plus que l'expression est toujours de style familier. On peut citer<br />

Richepin, Don Quichotte, acte VII, scène 20 :<br />

Au premier choc... Ça y est! patratas! la culbute!<br />

et la Route d'émeraude, vers final :<br />

Fais des chefs-d'œuvre... Moi, ça y est, j'ai fait le mien.<br />

Jean Aicard a compté le groupe pour trois syllabes, mais il<br />

n'y a pas lieu de l'en féliciter,<br />

2. C'est Corneille qui a rénové en poésie l'usage de compter<br />

hier pour une syllabe, usage déjà suranné de son temps, et son<br />

autorité a malheureusement justifié les poètes qui l'ont suivi.<br />

Pourtant le XVIII e siècle avait repris les gaines traditions, et<br />

Voltaire fait toujours hier de deux syllabes (et même avanthier<br />

de quatre). Malheureusement, V. Hugo a cru pouvoir le<br />

faire presque indifféremment de deux ou de trois, et la plupart<br />

des poètes du xix e siècle l'ont suivi; mais c'est une erreur certaine<br />

: voir sur ce point notre article sur les Innovations prosodiques<br />

dans Corneille, dans la Revue d'histoire littéraire de 1913.<br />

3. Au XVII e siècle, on trouvait ce groupe initial dans Hiérome,<br />

Hiérusalem et Hiéricho, mais hi s'y prononçait déjà j,<br />

comme on l'écrit aujourd'hui : hi ou hy se prononçait alors j,<br />

même dans Hyacinthe (devenu jacinthe comme nom de Heur),<br />

même dans hiérarchie et hiéroglyphe, et c'est ce qui explique<br />

la prosodie de certains vers classiques, où il faut lire jérarchie<br />

et jéroglyphe : voir page 850, note 3.

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