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276 L'M DOUBLE
mener, etc., et par suite rem-mener, etc. (1). Mais on
prononce deux m dans em-ménagogue, mot savant et
récent. On n'en prononce qu'un dans les adverbeà
en -emment (aman), mais deux dans gem-mation et
pem-mican (2).
Après a, i et u, a part les adverbes en -amment, il
il est très rare qu'on ne prononce pas les deux m,
sans doute parce que la plupart des mots sont des
mots savants. Épigra(m)me même n'empêche pas
épigram-matique. Ga(m)ma est devenu gam-ma. 11 n'y
a plus guère que enfla(m)mer, qui résiste absolument,
etgra(m)maire, qui résiste encore à moitié* mais on
dit plutôt grara-mairten, et à fortiori gram-matical,
sans parler d'inflam-mation. C'est à peine si on réduit
encore parfois, quand on parle vite, les deux m
d'im-mmse, im-mobile, tm-moler, im-mortel ; mais
pour tous les autres mots en im-, à peu près jamais
(3).
Cas particulier : beaucoup de personnes nasalisent
le préfixe im- dans im-mangeable et im-manquable.
Assurément cela est soutenable, mais je ne crois pas
que cette prononciation puisse prévaloir, par la raison
qu'on ne nasalise pas le préfixe un- dans im-mobile
ou im-modéré, ni aucun autre de même formation.
Sans doute il y a une différence, en ce que les
autres mots sont tirés la plupart de formes latines
et gardent la prononciation latine, tandis que ces
deux-là sont formés directement sur des mots fran-
1. Voir plus haut, page 132.
2. Naturellement on dit Em-ma ou Em-mails, mais plutôt
E(m)manuel, comme E(m)melines et Je(m)mapes.
3. Le Dictionnaire général indique l'm double dans tous et
même dans gram-maire, ce qui est un peu surprenant. On ne
prononce généralement qu'un m dans Gra(m)mont ou La(m)merrnoor,
mais deux dans Am-mien, Am-man, Am-monites, Cim
mériens, Sym-maque.