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II. Deux monosyllabes consécutifs. — S'il y a
deux monosyllabes de suite, il faut presque toujours
que l'un des deux tombe, et c'est généralement le
premier, sauf empêchement : si f te prends est infiniment
plus usité que si je V prends. Mais, naturellement,
on est obligé de dire, en tête de phrase,
ne nC bats pas, à côté de si tu n' me bats pas; et
je V prends est peut-être mieux reçu que f te
prends, quoique moins usité.
Surtout on dit à peu près toujours fais attention à
c' que tu dis, et non à ce qu y tu dis, qui est affecté ;
on va même, nous venons de le voir, grâce à Vs médian,
jusqu'à pour c f que tu dis, avec c' que tu dis,
écrir' c' que tu dis, car dans l'assemblage si fréquent
ce que, c'est toujours ce qui s'efface devant que; et si
les sons paraissent trop durs, on prononcera à la
fois ce et que, comme plus haut dans parce que,
plutôt que de sacrifier que. Il semble que ce soit
une loi générale que que ne tombe jamais devant une
consonne, quand il est précédé d'une autre syllabe
muette (1).
Au contraire, le est généralement sacrifié au monosyllabe
qui précède, quel qu'il soit : on me
V donne, on te f donne, si je V savais, sont certainement
plus usités et considérés comme plus corrects
que on m'le donne, on V le donne, si f le savais. C'est
probablement parce que me, te, je, pourraient être
remplacés par des mots inéljidables, nous, vous, tu:
on vous V donne, si tu /' savais, tandis que le est
toujours le, et toujours élidable, outre qu'on a une
très grande habitude de l'élider par ailleurs.
D'autre part, je et de l'emportent aussi généralement
sur ne, quand rien ne s'y oppose :ri je nveux
pas, comme si tu riveux pas, et non si j'ne veux
1. On dit naturellement : il croit qu' tu viens, parce qu'il n'y
a qu'un seul e muet.