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A L'INTÉRIEUR DES MOTS 165<br />

longuement, mul'tier, railCrie, parfumerie, ân'rie,<br />

groupement, craquement, dur té, honnêtement, naïv'té,<br />

et même lay'tier, aussi bien que dans pruderie, moqurie<br />

ou pofrie(l).<br />

On voit qu'il n'est pas du tout nécessaire qu'il y<br />

ait affinité entre les consonnes (2). Mieux encore :<br />

Ve muet tombe aussi, comme entre deux mots, même<br />

si les consonnes sont identiques: honnêt'té, là-d'dam,<br />

extrêmement, verrerie, trésorerie, serrurerie (3). Quelques<br />

personnes répugnent à laisser tomber Ye après<br />

1. On s'explique mal que le peuple prononce quelquefois<br />

trouverai. Dangereux n'est pas meilleur, ni cuillerée; et aqueduc,<br />

qui fut longtemps correct, ne se dit plus. Mais ass(e]ner a<br />

cédé la place à asséner, malgré les dictionnaires. Il faut également<br />

se garder de déformer, comme il arrive trop souvent,<br />

Ve muet de Saint-Val(e)ry, Saint~Sév(e)rin ou Sév[e)rine,<br />

Ag(e)naisy et surtout Ma/(e)sherbes ou Fén(e)lon, que DeliUe, et<br />

aussi Domergue, écrivaient Fénélon, je ne sais pourquoi. Pézenas<br />

môme ne se prononce Pézènas que dans le Midi; mais<br />

le second e n'a point d'accent. En revanche appétit en a un :<br />

il ne faut donc pas prononcer ap'tit.<br />

2. Ici encore, quand il y a suffisante affinité entre les consonnes,<br />

il est arrivé souvent que Ye muet est tombé dans l'orthographe,<br />

sans qu'on sache toujours pourquoi il est resté à côté,<br />

dans les mômes conditions. Car il est tombé non seulement dans<br />

les mots comme esp(e)rit, chaud(e)ron ou rég(ue)lisse, où la<br />

muette et la liquide s'attiraient, mais aussi bien dans des mots<br />

comme soup(é)çon, der(re)nier, lar[i'e)cin, pendant que dur (e) té<br />

et sûr[e)té, longtemps écrits comme fierté, reprenaient leur e,<br />

par un caprice des grammairiens. Au surplus, l'orthographe de<br />

ces deux mots et de beaucoup d'autres a été longtemps flottante<br />

: on trouve encore carfour dans Corneille et dans Molière,<br />

épouster dans Molière et dans La Fontaine, laidron dans Voltaire,<br />

que dis-je? dans Béranger, avec bourlet.<br />

3. Et même, par l'effet de la liaison, ils se batt(en)t avec fureur.<br />

Ici encore, bien entendu, on prononce les deux consonnes,<br />

pour ne pas confondre là-dedans avec la dent, et ne pas<br />

créer de barbarisme comme honnête. D'autre part, il faut éviter<br />

aussi avec grand soin de donner deux r à mairie ou à seigneurie,<br />

comme si c'était maîr(e)rie ou seigneur(e)rie. Dans Rocvheehouart,<br />

on se croit souvent obligé de prononcer 1'*, comme<br />

dans onze sous, mais ce n'est pas absolument indispensable.

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