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L'N mouillé.
On sait que l'n mouillé est représenté en français
par gn (ny à peu de chose près). On a vu au chapitre
du G dans quels cas le g faisait une consonne distincte
(1). On a vu aussi aux chapitres de OI et Al
comment l'i s'était détaché du groupe ign, signe
primitif de l'n mouillé, pour se joindre à l'a ou à
l'o qui précédait, remplaçant Monta-ign-e par Monfai-gn-e
et po-ign-ard par poi-gn-ard (2).
La prononciation de gni mouillé est assez difficile,
étant à peu près nyi : il faut éviter cependant de faire
entendre compa(g)nie(3), si(g)nifier, et surtoutma(g)mfique.
Les livres maintiennent encore si(g)net non mouillé;
mais ce résidu d'une prononciation désuète ne peut
manquer de disparaître par l'effet de l'analogie, le
mot étant de ceux qu'on apprend plutôt par l'œil (4).
lement l'n simple. L'n est encore double assez souvent dans
An-na, An-nam, An-napolis, San-nazar, Lin-né, Con-necticut,
Yun-nan, etc. L'n est simple dans A(n)nonay, A(n)nunzio,
Je(n)ner, Je(n)ny, Te(n)nyson, Fi(n)nois, Co(n)nanght.
\. Voir pages 244-245. On mouille donc par exemple dans
Borgnis-Desbordes, Ignace, Lusignan, Marignan, Magnésie,
Magny, Marigny, etc., et dans les noms italiens comme Agnadel,
Foligno, Legnano, Mantegna, Mascagni, Orcagna, Signorelliy
etc., et Pugno.
2. Voir pages 48 et 87. La graphie de gn mouillé a été aussi
ngn : c'est ainsi qu'on écrivait ivro-ngne; on sait que gagner
s'écrivait aussi bien ga-ngnerque gai-gner, voir même gai-ngner.
Le groupe ngn s'est conservé dans Buullo-ngne, sans nasaliser
l'o ; mais on prononce aujourd'hui Bron-gnart.
3. Quoique les poètes fassent très bien rimer ce mot avec les
mots en nie.
4. Ceci reste d'un temps où Ton prononçait si[g)ne et di(g)ne,
mali(g)ne et béni(g)ne, et même cy(g)ne, qui rimaient avec -me,