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126 L'E MUET
III. Trois monosyllabes consécutifs. — S'il y a
trois monosyllabes de suite, quelques puristes prononcent
le premier et le troisième: si je t'le dis;
mais tout le monde prononce en général le second
seul : si j'te l'dis, et même au besoin/te l'dis, sans si,
comme tout à l'heure j'le r'grette. Tout ce qu' je dis
est particulièrement affecté, et tout c 9 que j'dis est
la seule prononciation usitée ; et si pour écrir c" que
j'dis parait trop dur, nous savons déjà qu'on prononce
ce avec que, c'est-à-dire les deux e médians,
plutôt que d'élider que : pour écrir' ce que j'dis,
pour prendr(e) ce que j' remets (ou c'que j' remets,
ou c' que je r'mets).
Toutefois, ne étant subordonné à je et de, on dira
si je n'le dis pas plus correctement que si j'ne l'dis
pas; et en tête de phrase on disait bien fne regrette
rien, à cause de la faiblesse de re initial, mais on ne
dirait pas j' ne l'sais pas, et pas davantage j'ne j'regrette
pas, avec ou sans si, mais uniquement/e n'le
regrette pas. En revanche, la prédominance de que
sur je fait qu'on peut dire c'que j' demande aussi bien
que c'que je d'mande, et même c'est c'que j' regrette.
D'autre part, si, sur trois monosyllabes, que est
en concurrence avec je, c'est celui des deux qui est
médian qui l'emporte; on a donc c'est qu"]e n'sais
pas, et non c'est que j'ne sais pas, à côté de c'est
c'que j'sais bien. On voit même je médian se maintenir
à côté de que obligé : il est sûr que je n'sais
pas, et non que j'ne sais pas, malgré il est sâr que
j'te crains peu. Mais que reprend sa primauté, s'il y
a une muette initiale supplémentaire, et qu'il faille
choisir : c'est que j'ne reviens pas est plus usité que
c'est qu'je n'reviens pas.
IV. Plus de trois monosyllabes consécutifs. —
S'il y a plus de trois monosyllabes de suite, avec
ou sans syllabe muette antérieure ou postérieure, il