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*4 LA VOYELLE A
souvent quand ils deyiennent prétoniques, c'esl-à-dire
avant-derniers, comme dans gagner, de gagne, ou
quand ils ne sont séparés de la tonique que par
un e muet, ce qui est ordinairement la môme chose
pour l'oreille. Ainsi grasse et grassement, grave et
gravement ou même accable et accablement (1).
A plus grande distance de la tonique, la voyelle
s'ouvre davantage : les a de barricade, de grasseyer,
de damnation, de fabuliste, de cadavéreux sont même
tout à fait ouverts(2).
Un phénomène pareil se produit même dans des
mots composés : Va fermé et long dépasse, déjà un
peu flottant dans passant, s'ouvre tout à fait, non
seulement dans passementerie, mais même, si Ton
veut, dans passeport ou passepoil (3).
Mais voici qui est plus important : certains a foniques
fermés s'ouvrent même en devenant prétoniques ,
comme dans cadran ou classique; ainsi dans flammê-
1. L'a reste donc plus ou moins fermé, en devenant prétonique,
dans casser, lasser et prélasser, classer (mais non classique,
où Ton entend les deux s), amasser et ramasser (moins dans
ramassis), passer et trépasser, tasser et entasser; de môme dans
cUmer et ses composés, avec clameur; dans damner; dans ôarrer,
barreau et barrière, carrer et contrecarrer, carreau et
carrière (mais non carrefour et carrelage, sans doute à cause des
consonnes conséculives pour l'oreille rf ou ri); dans vaseux,
gazeux et tous les verbes en -aser, avec leurs dérivés, y compris
brasier et brasero, embrasure, casuel et casuiste; de môme
encore dans sabler, racler, rafler ou'érafler, dans cadrer ou
encadrer, cabrer, délabré, sabrer, navrer (mais non cadran ni
fabrique). L'a s'est ouvert dans bigarré, amirrer, chamarré,
narrer.
2. Si l'on peut fermercelui de lassitude, c'est uniquement à
cause du sens, et parce qu'on appuie volontairement.
3. Pourtant ces mots n'ont aussi que deux syllabes pour
roteilie, comme passant;, mais le sens des composants est entièrement
perdu de vue ; dès lors, dans paspor ou paspoil,
Va est naturellement porté à s'ouvrir, à cause des deux consonnes,
à moins d'une volonté expresse.