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LE GROUPE 01 47
masculines : cette distinction a disparu de l'usage
courant, môme dans le mot oie (i).
Harnoxs a été définitivement remplacé par harnais;
pourtant on peut encore prononcer oi à la rime,
mais seulement au sens figuré :
Sire, ainsi ces cheveux blanchis sous le harnots,
Ce sang pour vous servir prodigué tant de fois... (2)
Passons à oi suivi d'une consonne articulée.
Devant une sourde, o! s'ouvre et s'abrège comme
Y à : coi est à cotte, comme délicat à délicate ; on ne
prononce même plus guère une boîte autrement que
il boite. De même soif ou coiffe; et la finale -oisse, de
paroisse ou angoisse, autrefois longue, comme sa
sœur -aisse, s'est fort abrégée dans l'usage le plus
général.
Comme Ta encore, oi est moins bref, mais tout
aussi ouvert, devant d, /, n, et gn mouillé : froide,
poil, étoile, moine et soigne. Quant à roide et ses dérivés,
il faut laisser cette prononciation d'il y a deux
siècles à la Comédie-Française, à moins qu'elle ne
soit nécessaire dans la lecture pour la rime froide;
la seule forme usitée est raide, avec tous ses dérivés,
et l'Académie française elle-même n'en connaît pas
d'autre depuis un demi-siècle (3).
1. Et aussi dans Troie, Troyes ou Millevoye, qui se prononcent
exactement comme trois ou vois.
2. CORNEILLE, le Cid, acte JI, scène 8.
S. H n'est guère possible de justifier roide, en dehors de la rime :
lalangue/tompoiae ne s'en accommode plus. Domergue lui-même
conseillait déjà rède, à côté de roidir et roideur. Faible aussi
s'est longtemps écrit foible, môme au xix e siècle ; mais il se prononçait
tout de même fèble, et je ne sais pourquoi il avait conservé
son ancienne orthographe.
C'est seulement en 1835 que l'Académie se décida à écrire ai
le groupe oi, quand il se prononçait è ; encore fit-elle exception
pour roide et harnois.
FRONONCIAT. FRANÇAISR. 3