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388<br />

LES LIAISONS<br />

Il est vrai que quelques personnes lient sans<br />

décomposer : plein nair; mais c'est encore une erreur,<br />

qui provient uniquement du fétichisme de l'orthographe,<br />

et du besoin de prononcer les mots comme<br />

ils sont écrits. Ou peut-être est-ce un respect scrupuleux<br />

d'anciennes traditions : l'abbé Rousselot a remarqué<br />

que cette prononciation se rencontre de<br />

préférence dans certains milieux traditionalistes et<br />

réactionnaires.<br />

En tout cas, elle est presque aussi surannée que<br />

an-née, solen-nel ou ardem-ment prononcés avec des<br />

nasales (1).<br />

Naturellement on dira sans liaison : vain et faux,<br />

ancien et démodé, etc., l'adjectif n'étant pas devant<br />

un substantif.<br />

Il y a encore quelques autres adjectifs qui sont<br />

dans le même cas que les adjectifs en -ain.<br />

Il n'y en a point en -an, et cette finale ne doit<br />

jamais se lier.<br />

En -on, il y a bon, et le phénomène est exactement<br />

le même : un bo-nélève, et non un bon nélève (2);<br />

alors qu'on dit bon à rien, bon à tirer, sans liaison.<br />

L'exemple de bon est suivi par mon, ton, son, qui<br />

sont aussi des adjectifs, et sont traités comme si<br />

leurs féminins étaient monne, tonne, sonne : monhabit,<br />

to-namour, so-nesprit (3).<br />

1. Ces traditions ont d'ailleurs des racines profondes dans le<br />

passé, car il y eut un temps où le féminin lui-même gardait le<br />

son nasal : vain, vain-ne, comme fem-me et ardent-ment : voir<br />

pages 64. et 131.<br />

2. Tout comme dans bo-nhomme, bo-nheur, bo-nhenri (sans<br />

compter boniment ou bonifier).<br />

3. C'est là probablement qu'il faut chercher une explication<br />

tres naturelle de l'usage que nous faisons de mon, ton, son, au<br />

féminin, devant une voyelle. Car dire qu'on voulait éviter l'hiatus<br />

de ma âme, sa épés, c'est ne rien dire, et le moyen âge<br />

l'évitait tout aussi bien en disant m'âme ou i'épée, procédé dont

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