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L'L INTÉRIEUR 261
2° Au contraire, cil, pénïl, brésïl, tortù (pour tor
fis, sous l'influence de tortiller), ont passé au groupe
des mots à / non mouillé ; péril aussi, quoiqu'il y
ait encore quelquesexceptions; avril de même, après
s'être prononcé avri au XVII e siècle, et avriy au commencement
du xix e .
Il n'y a plus d'hésitation que pour quatre substantifs
: babil, grésil, gril et mil (avec grémil). Non qu'on
puissey conserver le son mouillé, ou plutôt le yod,
car il s'y entend de moins en moins, et ne saurait
tarder à disparaître, malgré le voisinage de formes
mouillées, comme babiller, grésiller, griller: la seule
question est de savoir s'ils se prononceront définitiment
avec ou sans l, car les deux coexistent. 11 est
probable que le son il l'emportera dans mil et babil,
comme dans péril et avril. Mais grésil(1), et surtout
gri(l), sans /, paraissent avoir des chances sérieuses
(1).
2° L'L intérieur.
Dans le corps des mots, l'lse prononce aujourd'hui
partout, notamment dans poulpe, soulte et induit,
où il a revécu, grâce à l'orthographe, après une
éclipse plus ou moins longue(2). Il faut excepter
fi(l)s et au(1)x, pluriel de ail(3). Je ne parle pas de
1. Ménil avait aussi amui son l, qui revit ordinairement dans
Ménilmontant, comme dans Daurriesni\ ou Dumesnil.
2. Le pédantisme qui a essayé de ressusciter moult n'a pas
manqué d'y prononcer aussi toutes les consonnes, et cela par
pure ignorance.
3. L'l ne se prononce pas non plus dans beaucoup de noms
propres, notamment dans les noms en -auld et -ault, -ould et
•ouït, comme La Rochefoucau(id),Châtellerau(\i),Arnou(là), Guérçu(lt),
avec Yseu(It) ; de plus, Chau(l)ne, Au(1)nay, Au(\)noy,
Paw(l)mier,Pau(l)Twy,FaM(l)çwemon^, Gau(l)tier, de Sau(l)cy, et
autres pareils, où cet l a été rétabli abusivement par lesétymologistes
du xvi e siècle, qui ne le reconnaissaient pas dans Vu. On