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LA VOYELLE EU 91
2° Les pluriels œu(fs) et bœu(fs), et aussi le singulier
bœu(f), à Paris du moins, dans l'expression carnavalesque
bœu(î) gras, où l'f final est muet devant
une consonne, suivant la règle d'autrefois (1).
De plus et surtout, malgré l'affaiblissement de
l'accent, l'adjectif numéral neuf devant un pluriel
commençant par une consonne : les neu(f) muses,
weu(f) cents, neu(f) mille, ainsi que dans neuf heures
et neuf ans, où il y a seulement liaison, avec changement
de Vf en v; toutefois, dans ces deux expressions,
eu tend déjà à s'ouvrir (2).
3° Monsieur, comme messieurs, souvenir de l'époque
où IV avait cessé de se prononcer dans tous les
mots en -eur(3).
4° Les formes verbales pleut, meux et meuf, peux
et peut, veux et veut. Cependant veux et veuf tendent
parfois à s'ouvrir.
2° EU suivi de consonnes articulées.
I. EU fermé. — Quand eu est suivi d'une consonne
articulée, il est assez généralement ouvert ; mais il est
encore fermé dans certains cas, et alors iLn'est plus
moyen, mais long, notamment dabs tous les mots en
-euse, comme dans les mots en -ase: baigneuse, glaneuse,
vareuse, etc. (4). Ceci est très important, car
c'est un des points sur lesquels les prononciations
1. C'est ainsi qu'on disait correctement, naguère encore,
un œu[î) frais, un œ(Î) dur, un œu(î) rouge, avec eu fermé,
comme on dit encore aujourd'hui Neu(f)château, Neu(ï)-Brisach,
etc.
2. Pour plus de détails sur Vf final, voir à la lettre F.
3. Voir sur ce point le chapitre de l'R. Cette prononciation
n'avait d'ailleurs rien de si extraordinaire : aujourd'hui c'est dans
les mots en -er et -ter qu'on n'entend plus IV; aime(r),premie(r),
Nous allons revenir sur les mots eu eur.
4. Y compris Meuie, Creuse, Greuze, Chevrtuse, etc.