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41 LE GROUPE OF
Comme Ta toujours, oi s'allonge dans-oir ou-oire,
sans se fermer sensiblement : vouloir et gloire, devoir
et tvoire (1).
Devant unespirante sonore, oi est plutôt moins long
que l'a, et surtout il ne se ferme pas comme Ta devant
s. Si vois-je est à peu près pareil à rivage, oi
est plus ouvert et plus bref dans reçoive que a dans
bave ou grave. De même et surtout, si autrefois oi
a pu être fermé dans -oise, comme a dans -ase, il n'en
reste plus grand'chose aujourd'hui, et il est plus ouvert,
quoique plus long, dans les féminins que dans
les masculins : bourgeois, bourgeoise ; courtois, courtoise;
danois, danoise, et de même framboise, turquoise
ou apprivoise.
Oi est un peu moins ouvert dans goitre, cloître, croître
et ses composés, et poivre ; mais même dans -oitre,
il n'est plus fermé comme a Test encore dans -âtre.
En somme, on peut dire que oi n'est plus fermé
nulle part, et l'accent circonflexe ne joue plus aucun
rôle dans la prononciation de cette voyelle (2).
IL Le groupe OIGN. — Nous devons dire un mot,
pour terminer, du groupe oign. A l'origine, la graphie
de Vn mouillé n'était pas gn, comme aujourd'hui, mais
ign (3). Il en résulte que dans le groupe -oign-, c'est o
et non oi qu'on prononçait normalement: beso-igne,
1. Oi est aussi assez long dans les mots en -oirie : armoïrie,
plaidoirie, etc., mais moins que dans -oir. Autrefois il se fermait
dans -oire, et y semblait plus long que dans -oir.
2. Il représente aussi un s tombé (sauf dans benoît, benoîte,
où il est peu justifié). C'est pourquoi on en tenait compte autrefois,
et Ton trouve encore des exemples de la prononciation
ancienne, mais elle est lout à fait surannée.
S. Quand ce n'était pas ngn ou ingn : ainsi gagner s'écrivait
aussi bien ga-igner, ça-ngner, ga-ingner, d'autant plus que le
son de Va a longtemps été- nasal dans ce mot, comme l'o Test
resté ou plutôt redevenu dans Brongniart, qui, régulièrement,
devrait se prononcer bro-gnar.