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DEUX SYLLABES CONSÉCUTIVES 173
2° Si aucun des deux e muets ne se prononce nécessairement,
l'appui manque à la fois en avant pour
l'un et en arrière pour l'autre. En ce cas, la tendance
populaire étant de faire tomber le plus d'e possible,
et de préférence le premier qu'on rencontre, c'est
souvent le premier qui tombera, çt au besoin les
deux. On dit, quelquefois, pelVterie, pan'terie, grènterie,
touv'terie, suivant l'analogie de pelltier,
pan'lier, grintier, louveteau; mais on dit mieux
encore, ou du moins plus souvent, et même presque
toujours, pelït'rie, parifrie, greriCrie, louvVrie,
grâce au groupe naturel tr (1).
D'autres fois, c'est le second e qui tombe, pour des
raisons diverses : échevlé, par exemple, a gardé Ve
qui se prononce dans chevlu, où il est initial (2) ; on
dit de même ensevelir. Mais dans ce cas Ve conservé
prend parfois le son de Ve mi-ouvert : ainsi on prononce
généralement caquèCerie, sous l'influence de
caquet ou caqueté; bonneterie et brique f rie, sous l'influence
de bonnet et briquette, en concurrence avec
celle de bonn'tier, et briqutier ; et surtout papeVrie,
plutôt que papetWie (3). Même Ve de brevet, qui se
prononçait déjà nécessairement dans brevet, à cause
du groupe for, prend très souvent le son de Te miouvert
dans breveté (4).
1. On voit que IV est encore troisième. Celte prononciation
est accueillie par le Dictionnaire général; mais je ne crois pas,
malgré son autorité, qu'on puisse aussi prononcer panhl'rie,
pellht'rie, ou grénht'rie; il donne même exclusivement louvh-
Crie : ce sont des prononciations purement théoriques, et qu'on
n'entend nulle part.
2. Nous en reparlerons dans un instant.
3. Pourquoi papht'rie et pas loavhVrie ? C'est un fait, voilà
tout. D'ailleurs on entend aussi, surtout dans le peuple, non pas
peut-être caqu'frie, mais en tout cas briqu'Vrie et bonn't'rie,
parfois même paierie.
n. On dit aussi Gen'vois, bien plus souvent que G'nevois,
mais ici, le plus généralement, on ne ferme pas Te; jamais dans