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260 LES MOTS EN IL
également venus du latin : fil (avec profil et morfiï),
sil, exil, pistil; et quelques mots étrangers, antl, toril,
alguazil, avec béryl (1).
II. — Les mots à I mouillé, d'origines variées ou
inconnues, se sont au contraire tous altérés. Car
autrefois I'l final unique se mouillait fort bien (2) ;
mais cette prononciation a disparu progressivement,
soit par l'affaiblissement du son mouillé, qui
a amené la chute de la consonne, soit par changement
de 17 mouillé en l simple (3). Cette seconde
catégorie se divise donc elle-même en deux groupes :
1° Dans la plupart des mots, on ne prononce plus
17 depuis longtemps : ce sont bari(1), charti(1), cheni(l),
courbari(l), courli(l), couti(l), douzi(l)o\idoisi(l),
feni(l), fourni(1), fraisi(l), fusi(l), genti(l), nombri(l),
outi(l), sourci\l), et plus récemment persi(l), malgré
le voisinage de formes mouillées toujours usitées,
comme barillet, outiller, fusiller, sourciller, etc. (4).
Genti(l), qui appartenait d'abord à la première
catégorie, à / sonore (latin gmtilis), est passé ensuite
à la seconde, avec I mouillé, après quoi il a également
amui son l (5); toutefois, au singulier de
genlilhomme, un yod est demeuré nécessairement
entre 17 et l'o (gentiyom).
1. Et quelques noms propres, comme Ml, Anquetïl, Myrtil,
Daumesnil, Brésil, etc.
2. L7 final se mouillait tout seul, môme après d'autres
voyelles que l't : on vient de le voir pour la finale -eul. Rueil
aussi est issu de Ruel.
3. Ce changement a dû êlre aidé par le fait que le son mouillé
semblait à tort nécessiter deux l.
4. Il y en a môme un qui a perdu complètement son l ; c'est
émeri. Le môme phénomène s'est produit dans pou(il), genou(il),
verrou(il), malgré pouilleux, agenouiller, verrouiller, a côté de
fenouil, qui a repris et gardé le sien.
5. Domergue distingue encore entre genti(l) garçon uns l et
les gentil(a) avec l mouillé.