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166 L'E MUET<br />

gn mouillé; mais c'est une erreur : renseignera ou<br />

renseignement se prononcent comme pilVra ou habilVment,<br />

car la difficulté n'est pas plus grande.<br />

Toutefois, quand Te muet est suivi d'une liquide<br />

qui s'appuie sur les finales -/er, -/ez et wons, il se<br />

prononce ordinairement : bachelier, chandelier, chapelier,<br />

muselière, hôtelier, etc. ; de même, appelions,<br />

appeliez (avec e muet et non e fermé), aimerions,<br />

aimeriez (1).<br />

Ce qui empêche Ve muet de tomber devant ces<br />

finales à liquide, c'est que, s'il tombait, il arriverait<br />

ici ce qui est arrivé aux mots tels que meurlr-ier,<br />

ouvr-ier, tabl-ier, voudrions, voudr-iez, où les<br />

groupes de consonnes que terminent l ou r ont diérèse<br />

les finales -ier, -ions, -iez, en -i-er, -i-ons,<br />

-i-ez (2). Or, le français aime encore mieux conserver<br />

1. Et Richelieu. Deux mots qui auraient dû être aussi en<br />

-elier, sont à tort en-ellier : prunellier et dentellière. Dans ceux,<br />

là on ne se borne pas à prononcer Ve : on le ferme le plus souvent;<br />

mais on prononce aussi très bien dentelière, et peut-être<br />

cela pourra-t-iî amener l'Académie à changer l'orthographe défectueuse<br />

de ce mot. Le seul substanlif qui fut jadis en -erter,<br />

cellerier (de cellier), a fait mieux encore; il a pris l'accent : cellérier.<br />

— Notons en passant que les dictionnaires mettent aussi<br />

an accent à sorbetière ; mais le mot était mal formé, et l'usage<br />

a refait sorbetière, comme de gilet, gil(e)tière, de môme qu'on<br />

dit souvent, non sans raison, gen(e)vrier, au lieu de g(e)névrier.<br />

De môme les médecins prononcent cur'ter,cur'tage, et écrivent<br />

curetter, curettoge : c'est la prononciation qui est bonne et<br />

l'orthographe qui ne vaut rien, car les deux t de curette<br />

n'ont pas plus de raisons de se conserver dans cur(e)ter que<br />

les deux l de chandelle dans chandelier,<br />

t. Autrefois, tous ces mots avaient deux syllabes, ayant les<br />

mêmes finales monosyllabiques que poir-ier, atel-ier, aimer-ions,<br />

aimer-iez. Les nécessités de h prononciation ont amené la diérèse<br />

dès le xvi e siècle ou avant; mais les poètes ne se sont<br />

conformés à l'usage qu'à partir de Corneille. Dans les deux premières<br />

pièces de Molière, on trouve encore voudrions, voudriez,<br />

et même ouvr-ier en deux syllabes, sans parler de sang-

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