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296 L'R. DOUBLE
il est précédé d'une muette ou d'une des spirantes
f et v : maît(re) d'hôtel. C'est une prononciation dont
il ne faut pas abuser. Elle est certainement admissible
dans la conversation familière, entre deux mots
comme ceux-là; elle est surtout fréquente avec
notre, votre et quatre : vot(re) cheval, quat(re) sous;
encore faut-il excepter, comme on Ta vu, Notre-
Dame, le Notre Père, où le respect a maintenu l'r,
et quatre-vingts, où le besoin de clarté a joué le
même rôle. Mais, dans la lecture, il vaut mieux conserver
l'r partout.
La chute de l'r est particulièrement incorrecte
quand la finale muette n'est pas suivie d'une consonne
: du suc(re), du vinaig(re), encore qu'ils datent
de fort loin, sont certainement à éviter (1).
Me(r)credi a été autrefois très correct, et Vaugelas
l'approuvait (2). Les grammairiens se sont longtemps
battus là-dessus, mais la diffusion de l'instruction
primaire a rétabli définitivement l'r, sans pourtant
faire disparaître entièrement me(r)credi. Je ne saurais
trop vivement déconseiller aujourd'hui cette prononciation,
car on a une tendance à la tourner en ridicule,
ainsi que celle qui double l'r dans mairerie,
pour mairie (3).
2° L'R double.
Les deux r se prononcent toujours dans les futurs
et conditionnels de trois verbes en -rir: quérir, courir
et mourir, et leurs composés (4). Ce qui a dû contri-
1. Voir ci-deasus, page 159. Ajoutons qu'il faut éviter aussi de
remplacer corridor par colidor.
2. On disait aussi a(r)bre et ma(r)bre, que Vaugelas n'approuvait
pas.
3. On sait que l'r tombe aussi dans Ma(r)lb(o)row(gh).
4. Ils s'y sont toujours prononcés, et on sait qu'autrefois ils se
prononçaient meme à l'infinitif : quer-re, cour-re.