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L'R SIMPLE Si*
1 o Dans les innombrables infinitifs en -er (1);
2° Dans les innombrables substantifs et adjectifs
terminés par le suffixe -ier : premte(r), menuisie(r),
régulie(r), foye(r), etc., etc., et l'adverbe volanlte(rs)[2};
3° Dans les substantifs et adjectifs en -cher et
-ger, parce qu'en réalité ils appartiennent à la
même catégorie que les précédents, ayant été autrefois
en -chier et -gier : ils sont une trentaine environ,
comme arche(r), dange(r), lége(r)[3].
1. Il s'y est longtemps prononcé, et avec é fermé : aimer. Et
même l'r était tombé dans les antres infinitifs, comme dans les
mots en -oir et -eur, avant de tomber dans les infinilifs en -er.
Et justement il a revécu partout, tandis qu'il achevait de tomber
dans les infinitifs en -er, sauf à la rime, où on ouvrait Te.
2. Où l's n'est que la marque du pluriel. On y ajoute poulailler)
eloreille(r), qui ont perdu leur t dans l'orthographe, tandis
que quincaillie(r),joaillie(r) et les autres le gardaient: la prononciation
est d'ailleurs la même. Au contraire cuiller, qui avait
aussi le suffixe -ier à l'origine (d'où la prononciation ancienne
cui-ge, est passé, sans doute à cause du genre féminin, à la
catégorie des mots où l'r se prononce. On ne prononce pas non
plus l'r dans les noms propres français en -ier ou -iers, qui ont
apparemment le môme suffixe : Fléchie(r), Pradie(r), Forçaiquie(r),
Poitie(rs), etc., etc., et aussi Ténie(vs); les monosyllabes
Fier et Thiers n'appartiennent pas à cette catégorie, non plus
que l'adjectif fier, dont nous allons parler.
3. Le XVII E siècle faisait ordinairement sonner IV dans l'adjectif
léger, et l'Académie le maintint jusqu'en 1762. De môme
dans les adjectifs entier, allier, etc., sauf premie(r) et dernie(r),
mais y compris plurier lui-même, au moins pendant quelque
temps. Cela était particulièrement naturel pour entier et altier,
qui n'avaient pas le suffixe -ter, l'un venant d'integrum, l'autre
de l'italien altiero. L'Académie maintient encore en 1762 l'r d'àltier
qu'elle ne laisse disparaître qu'en 1835. Ainsi tous les adjectifs
en -ter ont fini par suivre l'analogie des substantifs, à
l'exception de fier et cher. Mais quand on rencontrera chez les
classiques ou chez Voltaire la rime de cher avec leger, ou celle
de fier avec allier, on devra se rappeler que ces rimes étaient
parfaitement correctes dans la prononciation normale, tandis
que les rimes dites normandes, comme celle de cher avec arrache(r)t
n'étaient correctes qu'au moyen d'une prononciation spé-