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548 L'X INTÉRIEUR
Nous retrouvons aussi l's doux de la simple liaison
dans les dérivés de deux, six et dix: deuxième,
dixième, sixième, sixain se prononcent comme deu(x)
hommes ou si(x) hommes (1).
Mais surtout les mots qui commencent par ex ou x
demandent un examen spécial.
On notera en premier lieu que devant une consonne
sifflante, c'est-à-dire devant ce ou c/ ou devant
un s, la seconde partie de l'a? se confondant nécessairement
avec le son qui suit, le son ecs se trouve
réduit à ec : excellent, ec-centrique ou ec-sangue (2).
Au contraire, devant une consonne non sifflante,
on a une tendance naturelle, quand on parle vite, et
même sans cela chez le peuple, à réduire ecs, non à
ec, mais à es ; estrême, escuse, espress (3).
Cette tendance doit être combattue en général,
notamment quand il n'y a qu'une consonne, comme
dans escuse, autrefois correct. Elle est plus admissible
dans les mots commençant par excl- ou excr-,
comme exclamation ou excrément, mais là même elle
est familière et médiocrement correcte (4).
D'autre part et surtout, devant une voyelle, exinitial
(ou hex-) s'adoucit régulièrement en egz. Par
exemple : exalter, exhaler, exécuter, exiger, exotique,
et aussi dans Luxeuil, Luxembourg, A ix-les-Bains, Aix-la-
Chapelle, malgré l'opinion de Kr. Nyrop. 11 est certain que les
autres noms suivront, à une échéance plus ou moins lointaine :
on commence à prononcer beaucoup kruc-sel, et cela même à
Bruxelles.
1. Dizain a pris un z: pourquoi n'écrit-on pas aussi sizain, ou
dizdème ?
2. A Tépoque où on prononçait acident, on prononçait aussi
ecellenl, et les personnes qui ont l'alent n'ont pas perdu cette
prononciation.
3. C'est le même phénomène que dans acident ou ecellent.
4. Malgré les préférences de Michaëlia et Passy,