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L'f est une des quatre consonnes qui se prononcent
aujourd'hui normalement à la fin des mots, notamment
dans les mots en -ef, -euf, et surtout -if,
ceux-ci très nombreux (1).
Les exceptions sont rares.
1° Il y a d'abord cle(î), qui peut aussi s'écrire clé.
C'est le seul mot dont Vf final ne se prononce
jamais : pourquoi récrit-on encore (2) ?
2° On prononce sans fche(f)-d'œuvre, mais l'e reste
ouvert : c'est un reste de la prononciation ancienne
qui supprimait L'f devant une consonne. LV s'est rétabli
dans chef-lieu.
3° De plus on prononce encore au pluriel œu(îs) et
bœu(ïs), reste de la prononciation des pluriels, car autrefois
on disait également des habits neu(ïs). Même
au* singulier, si l'on ne dit plus, sans f, du bœu(f)
salé, un œu(f) frais, un œu(f) dur, comme on faisait
encore assez généralement il n'y a pas cent ans, on
dit toujours le bœu(f) gras, nouveau reste de la prononciation
qui supprimait Vf devant une consonne.
Mais je crois bien que cette prononciation est en voie
1. Ce sont précisément les mots en -if, presque tous savants,
et où l'f se prononçait, qui ont fait revivre l'f dans les autres
mois où il était tombé : d'abord dans les mots en -if non savants,
comme jui(f) et sui(f), puis dans les autres, à moins qu'ils if eussent
déjà perdu leur f dans l'écriture, comme apprenti, bailli
et clé. Toutefois le rétablissement de cet f'final n'est pas encore
complètement achevé, comme on va voir. Je ne parle pas des
noms propres, où Vf final sonne toujours.
2. Vf a revécu môme dans bieî, autrefois bié, et même biez.
L'Académie prononce encore été ut sans f, en 18781 Le mot ne
s'emploie plus guère, mais quand on l'emploie, c'est certainement
avec un f, puisque c'est par l'œil qu'on le connaît.