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16Î l'fe MUET
4 0 LE muet à l'intérieur des mots.
I. Entre voyelle et consonne. — Entre une voyelle
et une consonn^, Te muet ne se prononce plus
depuis bien longtemps, et, pour ce motif, il est
tombé dans un grand nombre de mots, sans qu'on
puisse savoir pourquoi il s'est maintenu dans les
autres. Aussi n'y a-t-il pas de raison pour prononcer
gai(e)ment, qui a gardé son e, autrement que vraiment,
qui a perdu le sien. D'ailleurs, quand Ye s'est
maintenu, on peut le remplacer à volonté dans la
finale -emenf (substantifs et adverbes) par un accent
circonflexe sur la voyelle qui précède : gai[e)ment
ou gaîment, remerciement ou remercîment, rfénow(e)ment
ou dénoûment, dénu(e)ment ou dénûment.
Mais ceci pourrait faire croire que la voyelle qui
précède l'e est réellement allongée par lui; en réalité,
elle ne l'est pas plus ici qu'à la lin des mots, et
la prononciation est la môme partout, avec ou sans
accent, avec ou sans e, dans remerciement et poliment,
dans assidûment et ingénu(e)ment (1).
Le même phénomène se produit avec la finale -er/e
précédée d'une voyelle : soi(e)rie, qui a gardé son e,
se prononce comme voirie ou plaidoirie, qui ont perdu
le leur ; sci(e)rie est identique à Syrie, et Yu est à peu
près le même dans furie, qui n'a jamais eu dV, tu(e)rien
qui a gardé le sien, ou écurie^ qui Ta perdu (2).
mot commençant par une consonne : tristes événements,
pauvres hommes, ils ressemblent à leur père, à moins qu'on
ne dise familièrement pauv(re)s hommes ou t(ls) ressemb(\en)t
à leur père.
1, Gré(e)ment a pourtant Ye plus fermé et plus long qu'agrément.
Bien d'autres e sont tombés au moyen âge, sans laisser
aucune trace : bé(e)gueule, di(e)manche, écu(e)kr, li(é)cou,
li(e)mier, mi(e)nuit, rou(e)lette, etc.
2. Rou(e)rie et flou(e)rie ont cependant ou plus long que sourie
ou souris, et fé(e)rie a Ye plus fermé que série.