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E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

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vante, les mêmes tribus ayant repris les armes, Mohamec<br />

M'kellech voulut apprendre aux Arabes qu'il y avait danger<br />

sérieux à méconnaître l'autorité des Turcs ; il battit<br />

encore les insurgés et fit cotte fois trancher mille têtes<br />

qui allèrent sur les. murs d'Oran remplacer les trois cents<br />

premières.<br />

En 1831, peu après notre arrivée à Alger, le bey de<br />

Constantine, Ahmed, eut la mortification de se voir refuser<br />

l'impôt par les Ouled Abd-el-Nour, puissante tribu qui tenait<br />

presque tout le territoire entre Constantine et Sétif. La<br />

présence des Français à Alger causait à Ahmed quelques<br />

soucis ; arriva le débarquement de la brigade Damrémont à<br />

Bône, il résolut donc de temporiser. Comme il patienta pendant<br />

près de deux ans, les Ouled Abd-el-Nour se flattèrent<br />

d'en avoir imposé aux Turcs et de n'avoir plus jamais à payer<br />

les impôts. Un beau jour, le bey invita toutes les tribus des<br />

environs de Constantine à une fête qui devait se terminer<br />

par une fantasia. Très gracieusement invités, les<br />

Ouled Abd-el-Nour se dirent qu'Ahmed n'avait pas de<br />

rancune, et envoyèrent à la fête la fleur de leur jeunesse,<br />

un peu plus de deux cents cavaliers. La fête. dura trois<br />

jours, et le bey était on ne peut plus affable. Les jeunes<br />

Abd-el-Nour étaient dans le ravissement, très fiers des<br />

applaudissements qui avaient accueilli leurs prouesses<br />

équestres. Ils se mirent en route pour rentrer chez eux,<br />

mais au gué du Rhummel, près de Constantine, cernés par<br />

les janissaires turcs appuyés par le maghzcn, milice irrégulière,<br />

ils durent mettre pied à terre et furent conduits<br />

devant le bey ; celui-ci ne s'attarda pas à leur donner des<br />

explications, il fit signe à son chaouch, qui se mit en<br />

devoir de trancher la tête aux jeunes Arabes capturés ; dans<br />

la même soirée il remplit deux cent huit fois son terrible<br />

office.<br />

Ce chaouch resta à Constantine après la conquête de la<br />

ville en 1837 ; c'était un Coulougli, beau vieillard à barbe<br />

blanche devant lequel on se fût découvert volontiers. Vers

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