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E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

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— 66 —<br />

Vive le roi, et continua de combattre. Atteint une deuxième<br />

fois, il consentit à se laisser panser, mais refusa de quitter<br />

sa compagnie. Ce ne fut qu'après une troisième blessure<br />

qu'il se laissa emmener ; mais cette fois il était atteint<br />

mortellement.<br />

A Staouëli, les Français perdirent 500 hommes ; l'ennemi<br />

perdit son camp, ses drapeaux, son artillerie, et<br />

5,000 hommes.<br />

On se ferait difficilement une idée de la fureur des Algériens<br />

quand ils apprirent la défaite de leur armée ; les<br />

quelques têtes payées argent comptant au bureau de la<br />

rue Bab-el-Oued leur avaient créé des illusions. La faute<br />

d'Ibrahim-Agha, qui avait sottement laissé débarquer les<br />

Français pour mieux les écraser, apparut à tous les yeux.<br />

Quand Ibrahim parut devant le dey, celui-ci furieux Taccabla<br />

des plus sanglants reproches, ne lui dissimulant pas<br />

que s'il n'était son gendre, il lui. ferait trancher la tête.<br />

« Que voulais-tu que je fisse? répondit Ibrahim. Par Allah !<br />

Je me suis rué sur ces infidèles, et ils n'ont pas bougé ! Il<br />

faut qu'un puissant génie les protège, ou qu'on les ait ferrés<br />

les uns aux- autres. »<br />

Le général de Bourmont avait à traîner devant Alger un<br />

énorme matériel de siège et d'immenses approvisionnements.<br />

Il fit sagement fortifier la presqu'île de' Sidi-Ferruch<br />

dont il confia la garde à 3,000 marins et à quelques<br />

isolés ; l'homme de guerre doit sagement tout prévoir, et<br />

se répéter à tout instant ces deux mots de M. de Talleyrand<br />

: Tout arrive.<br />

Il ne faut pas s'étonner si l'armée mit dix jours à franchir<br />

seize kilomètres. Le génie, sous les ordres du<br />

général Valazé, avait à tracer au fur et à mesure une<br />

route de six mètres de large et forcément cette route<br />

était difficile à faire, car, construite trop légèrement, elle<br />

eût été défoncée par les premiers charrois de Tartil-<br />

. leiïe. Le génie avait aussi à établir d'espace en espace<br />

des redoutes et des blockhauss en nombre suffisant

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